En 1982, Claude Grignon et Jean-Claude Passeron tiennent un séminaire sur la sociologie des classes populaires à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. De quoi y est-il question ? D’abord et avant tout d’un « embarras » lié à la difficulté de trouver les mots justes pour décrire les classes populaires et leurs pratiques culturelles.
De ce séminaire, il ne resterait probablement pas grand-chose sans la publication, sept ans plus tard, d’un ouvrage beaucoup lu depuis. Soyons juste, Le savant et le populaire1 n’est pas d’un abord facile. Mais le livre vaut la peine que l’on se donne pour y entrer. Il a en outre le mérite de conserver le format dialogique du séminaire : Grignon et Passeron se passent la parole, tentent d’objectiver leurs désaccords, et sont d’ailleurs explicitement invités à le faire par les autres participants au séminaire.
Sur quoi ces désaccords portent-ils ? Et pourquoi est-il si compliqué de décrire avec justesse les cultures populaires ?
Deux manières de penser les cultures populaires
La réponse est intimement liée à la perspective que l’on épouse pour dire les pratiques populaires. Plus précisément, cette perspective peut se décliner sous deux formes distinctes.
Une première grille de lecture appréhende les pratiques populaires à travers leur cohérence interne. On dira de cette démarche qu’elle est « compréhensive », au sens sociologique du terme2. On ne comprend en effet pas grand-chose à des pratiques culturelles si l’on se contente de les comparer à d’autres sans chercher à saisir le sens qu’elles prennent dans des conditions d’existence propres. Il s’agit, par exemple, de penser le rapport à l’écrit d’un public alpha pour ce qu’il est en soi (une manière de s’exprimer, une sensibilité à certains usages du langage, etc.) et non pour ce qu’il est en comparaison à d’autres pratiques (un écart par rapport au français standard, la manifestation de lacunes scolaires, etc.).
Il y a d’ailleurs une certaine « injustice interprétative » à ce que seules les pratiques dominées soient analysées au moyen de critères depuis lesquels elles ne peuvent être lues que négativement (en termes de fautes, de manques, etc.). Pour s’en convaincre, on peut se livrer à cette expérience de pensée qu’évoque Claude Grignon. Demandons-nous à quoi pourrait ressembler une description « inversée » qui viserait à identifier tout ce que sont les classes dominantes depuis le point de vue des classes dominées. L’arroseur serait arrosé. On découvrirait un ensemble de maladresses, d’approximations culturelles, de difficultés d’apprentissage, « une litanie des privations ou des absences qu’aucune instance sociale ne répertorie comme telle »3.
Gardons à l’esprit qu’il ne s’agit là que d’une expérience de pensée. Dans la vie ordinaire, les pratiques des dominants ne sont que rarement évaluées à partir des critères des dominés. Et c’est bien toute la limite d’une expérience de pensée. Il ne suffit pas de décréter que les dominants deviennent dominés, ou inversement, pour changer réellement les rapports sociaux, ne serait-ce que de façon provisoire. Que l’on pense à ces patrons invités, le temps d’une journée, à « vivre la vie » de leurs salariés pour les besoins d’une émission de télévision. Peut-être se feront-ils, après cet exercice, une meilleure idée de la difficulté de certaines tâches. Mais on peut être certain qu’en « jouant » au manutentionnaire ou au livreur de pizzas, sans cesser une seconde d’être patron, ils vivront cette journée d’une toute autre manière que leurs salariés.
Ceci nous amène à la deuxième grille de lecture évoquée en introduction. Le geste compréhensif des sciences sociales reste incomplet tant qu’il ne prend pas en compte ce que doivent les pratiques populaires au fait d’être constamment en prise à des rapports de domination. Que comprend-on d’une manière de faire (de lire, d’écrire, etc.) si on la considère uniquement du point de vue de sa cohérence interne, en oubliant qu’elle est aussi ce qu’elle est en raison de sa (faible) valeur sociale ? Pour ne prendre que cet exemple, le rapport à l’écrit des personnes à faible capital culturel n’est jamais tout à fait déconnecté des remontrances subies sur des forums après y avoir commis quelques fautes d’orthographe.
Comprendre la logique interne des pratiques dominées, mais sans ignorer ce qu’elles doivent aux rapports de domination : le programme est ambitieux. Mais Grignon et Passeron ne nous promettent pas la lune. Il n’y a pas d’analyse immaculée. Tout au plus, en se mettant au clair sur les enjeux que soulève l’analyse des pratiques populaires, on se donne un peu plus de chances d’éviter de tomber dans ces deux dérives que sont le populisme (la célébration des pratiques dominées) et le misérabilisme (leur dénigrement)4. Les auteurs consacrent une bonne partie de leur démonstration à décortiquer la manière dont se manifestent populisme et misérabilisme dans bien des discours publics.
Le jeu des sept erreurs
Dans les limites de la place qui m’est ici donnée, je voudrais essayer de prolonger le geste de Grignon et Passeron en réfléchissant aux difficultés à trouver les mots justes pour parler des classes populaires. Je me suis ainsi risqué à identifier sept habitudes de langage problématiques.
1 La première est l’indifférenciation des membres des classes populaires. Gérard Mauger relève à raison que « la plupart des intellectuels, pourtant défenseurs sourcilleux de leur irréductible singularité ne voient souvent dans le monde ouvrier qu’une ‘nuit où tous les ouvriers sont gris’ et, dans les milieux populaires en général, qu’un décor lointain, un univers homogène indifférencié : la ‘masse’, les ‘masses’ »5.
Au fond, l’indifférenciation est une manifestation parmi d’autres de l’ethnocentrisme. On la retrouve dans certains récits historiques qui dissèquent avec précision les tourments psychologiques des « grands hommes » tandis que l’évocation du « petit peuple » est condensée dans quelques indicateurs statistiques. À la télévision, les émissions historiques de Stéphane Bern – retraçant la vie de « grands personnages » et mettant en lumière des lieux « hautement emblématiques » du patrimoine – illustrent ce genre de dispositif de façon caricaturale.
2 Les pratiques des classes populaires se voient aussi régulièrement naturalisées. Tout se passe comme s’il était dans la « nature » des individus concernés de faire ce qu’ils font et de penser ce qu’ils pensent.
C’est du moins le genre de stéréotypes qui justifie la répartition du genre humain en deux catégories distinctes : dès le plus jeune âge, les uns développeraient « naturellement » une intelligence abstraite, conceptuelle, encourageant la poursuite d’études générales et l’accès à des postes de direction ; les autres manifesteraient, tout aussi jeunes, les premiers signes d’une intelligence concrète, pratique, une « intelligence de la main » disait un ancien ministre, une intelligence que l’on devine propice à la poursuite d’un cursus professionnalisant et à l’orientation vers des postes d’exécution. En somme, les uns seront la tête (et à la tête) de la société ; les autres formeront ses bras et ses jambes. Ils offriront ainsi une main-d’œuvre corvéable, parcimonieusement rémunérée. Les appels de certains responsables politiques à limiter l’obligation scolaire à 16 ans et à orienter précocement les élèves lorgnent assez explicitement dans cette direction6. Au même titre que celles et ceux qui estiment urgent de prendre exemple sur le « modèle allemand » en dualisant dès que possible le parcours scolaire des enfants : orienter les uns vers une filière générale, les autres vers le professionnel, après avoir identifié leurs capacités « naturelles ».
Relevons que cet imaginaire politique est parfois soutenu par l’idée que la gestion des affaires du monde doit être laissée dans les mains d’une minorité cultivée et diplômée. Laquelle agira, n’en doutons pas, dans l’intérêt collectif7. Vu sous cette perspective, on comprend la méfiance que peuvent éprouver certains envers une éducation populaire (en alpha ou non) qui s’efforce de donner à tous et toutes des ressources pour se développer intellectuellement.
3 Certains enfants seraient donc dotés d’une « intelligence de la main » qui les prédisposerait à exercer des métiers d’exécution. Mais quel mal y aurait-il à cela ? Et quelles raisons auraient-ils de s’en plaindre ?
Dans les discours publics, nombre d’intervenants, qui ne mettraient pour rien au monde leurs enfants dans cette filière d’enseignement, ne cessent de chanter les louanges du qualifiant et des métiers auxquels préparent ces formations. Voilà un troisième trait récurrent des discours sur les classes populaires : l’ennoblissement. Celui-ci consiste à donner à des personnes ou à des activités des titres de noblesse symboliques, tout en s’exonérant de la moindre interrogation sur les raisons pour lesquelles des conditions d’existence peuvent s’avérer objectivement plus dures à vivre que d’autres. Certains métiers n’ont effectivement rien d’indigne en soi. Mais le peu d’attrait qu’ils suscitent s’explique aisément par le fait qu’ils sont mal rémunérés, harassants, répétitifs ou dangereux pour la santé.
En parlant, à propos de l’enseignement en alternance, de « filière d’excellence », en évoquant le « noble métier de chauffeur poids lourd »8 ou en se désolant des « préjugés » qui portent les parents à délaisser l’enseignement qualifiant9, on revalorise ces activités dans les mots, sans qu’il soit jugé nécessaire de les revaloriser dans les faits. La récente interview de Maxime Prévot dans Le Soir illustre à merveille cette stratégie discursive. Le président des Engagés suggère de limiter à deux ans l’accès aux allocations de chômage. Et il ajoute : « Moi, je ne crois pas que quiconque soit incapable de travailler… Vous savez, même aider la collectivité à ramasser les déchets (…). Ramasser les déchets, ce n’est pas une fonction indigne, des gens font ça tous les jours, ils sont fiers de se lever le matin et d’aller bosser, heureux de gagner de l’argent pour leur famille, il faut arrêter d’avoir le sentiment qu’il y a des sous-métiers. »10
4 L’atténuation toute symbolique des rapports de domination s’observe aussi par l’usage de marqueurs d’euphémisation. En l’euphémisant, on ne passe pas complètement sous silence la domination. Mais on l’exprime sur un mode mineur, au point de la rendre parfois méconnaissable.
Je pense à certains de nos étudiants de l’ULB qui, désireux de ne pas ajouter de la violence (celle des mots) à la violence (celle que désignent les mots), n’écrivent pas « une famille populaire » mais « une famille ordinaire ». D’autres se disent mal à l’aise à l’idée de parler explicitement de « pauvreté » en raison de la violence qui consisterait « à dire des gens qu’ils sont pauvres ». L’intention de ne pas blesser inutilement est évidemment louable. Mais elle aboutit, dans des cas comme ceux-ci, à ne plus voir la violence que dans l’expression symbolique de la réalité (le fait de dire la violence, de l’écrire, de la montrer, etc.). Or la violence qu’expérimentent les classes populaires réside moins dans le fait de se savoir pauvre que de l’être réellement11. Vivre dans la rue est bien plus dommageable pour la santé que d’entendre dire que l’on vit dans la rue.
Bien plus, si l’on se refuse à nommer explicitement les rapports sociaux qui produisent la pauvreté de certains, comment parvenir à la penser en relation avec la richesse des autres, et donc à en identifier les causes ? Récemment invité dans l’émission La grande librairie12, l’écrivain Edouard Louis évoque une lecture publique organisée au moment de la sortie de son premier roman13. Présente dans l’assemblée, sa mère vient le voir et lui demande : « Pourquoi tu as dit qu’on était pauvres ? » Edouard Louis s’interroge : « Qu’est-ce qui se passe si ma mère ne veut pas dire qu’elle est pauvre ? Comment on change le monde si les pauvres ont honte de dire ‘je suis pauvre’ ? »14
L’inconfort au moment de dire la domination, ou de s’adresser à des représentants des classes populaires, peut aussi transparaitre par le déploiement de trésors de précautions oratoires. On donne du « Madame » ou du « Monsieur » à n’en plus finir pour être certain de bien exprimer le respect que l’on porte à son interlocuteur. Avec parfois pour résultat le fait de surligner la distance sociale. « Rien ne révèle plus un bourgeois, écrit François Bégaudeau, que sa surpolitesse à l’endroit d’un individu de rang inférieur (…) il le ménage comme il ne ménagerait pas un semblable. »15 Pensons, à contrario, au caractère très direct des échanges entre François Ruffin et la famille Klur dans le documentaire césarisé Merci patron ! Au terme d’une longue et rocambolesque action menée contre le groupe LVMH16, les Klur obtiennent une indemnité de plus de 30.000 euros. François Ruffin leur rend visite et ironise sur le nouveau grillage qui borde le jardin : « Ça, les pauvres on leur donne de l’argent, tout de suite ils le dépensent ! »17 Voilà typiquement le genre de plaisanterie que l’on ne peut faire qu’avec un ou une égale, en tablant sur le fait qu’elle sera comprise comme une plaisanterie.
5 L’idéalisation est une autre caractéristique du traitement des classes populaires. Le terme « idéaliser » ne renvoie pas ici au fait d’« embellir » la réalité. Il est utilisé dans son sens philosophique : on idéalise quand on pense le réel conformément à l’idée préalable que l’on s’en fait.
De nombreux discours font ainsi référence à un monde populaire imaginaire. Dans une partie de la tradition marxiste, le prolétariat est cette classe révolutionnaire magnifiée par une iconographie qui n’a parfois qu’un lointain rapport avec le réel. À droite ou à l’extrême-droite, on connait les discours éculés sur l’« assisté » vautré dans son canapé18 ou sur le manifestant qui a la violence dans le sang. Ces stéréotypes fonctionnent en roue libre et n’ont besoin d’aucune contrepartie empirique. Ce n’est pas pour rien que, dans certaines communes françaises, le vote Front national (aujourd’hui Rassemblement national) est inversement proportionnel au nombre d’immigrés qui y résident. L’étranger que l’on redoute, celui que l’on imagine déferler en masse dans les campagnes – la crainte du « grand remplacement » –, est cet étranger idéalisé, dont on entend parler à la télévision et que stigmatise sans discontinuer la presse réactionnaire.
Dans un registre moins dramatique, on peut aussi penser à la manière dont est exemplifié le langage populaire dans la littérature et au cinéma (les films dialogués par Michel Audiard par exemple ou aujourd’hui une partie du cinéma « de banlieue »). C’est une langue truculente, formellement inventive, truffée de bons mots, mais largement idéalisée. On peine à y retrouver le langage le plus ordinaire, celui de la vie de tous les jours. Dans les classes populaires comme partout ailleurs, le langage ordinaire est autre chose qu’un exercice de style ininterrompu19.
6 Certains stéréotypes ont aussi pour conséquence la dépolitisation du discours. C’est le cas des discours qui conduisent à reporter sur les pauvres eux-mêmes la responsabilité de leurs conditions d’existence. On connait la rengaine : les pauvres ne sont pas prévoyants, ils ne savent pas gérer leur budget, ils ne font pas les efforts nécessaires, etc. Le propre de ces discours est d’évacuer les rapports sociaux de l’explication. Tout se passe comme si l’accès aux ressources était illimité et qu’il suffisait, pour s’en sortir, que chacun y mette un peu de bonne volonté (« qui veut peut »). L’idée, par exemple, qu’il suffirait de « traverser la rue pour trouver un emploi » est un lieu commun dont le président français, Emmanuel Macron, est malheureusement loin d’avoir le monopole.
En matière de dépolitisation, certaines expressions se révèlent plus ambivalentes. Je pense à la notion de « transfuge de classe » qui, depuis quelques années, fait régulièrement la une des pages culturelles à la suite du succès de nombreux récits de « transfuges ». Ces récits ne forment évidemment pas un tout homogène et ils ont pour eux de faire circuler une expression empruntée aux sciences sociales et qui peut s’avérer utile pour penser la situation de ces « transfuges ».
Toutefois, comme le relève Laélia Veron, qui vient de publier un intéressant travail sur la question20, on constate que l’usage de plus en plus extensif de cette notion lui fait régulièrement perdre toute épaisseur politique. Que veut-elle encore signifier quand tout un chacun, ou presque, en arrive à s’identifier comme « transfuge », tant sont vagues les critères mobilisés ? Laélia Véron évoque notamment le cas du chanteur Chris (Christine and the Queens) « qui approuve lorsqu’un présentateur le qualifie de transfuge de classe et ajoute ressentir dans son corps une mémoire des muscles de la classe ouvrière alors que son père est professeur d’université et sa mère enseignante dans le secondaire »21.
7 Concluons ce rapide tour d’horizon par un septième et dernier trait. Dans bien des discours publics, les classes populaires brillent surtout par leur invisibilisation.
En témoigne, par exemple, leur faible présence dans les débats politiques. Ou, si l’on prend le problème par l’autre bout, l’omniprésence dans ces mêmes débats des préoccupations de la « classe moyenne » vers qui semble aimantée l’attention politique. Tout le monde, ou presque, de gauche comme de droite, se déclare viscéralement attaché à défendre les intérêts de la classe moyenne. On ne sait d’ailleurs plus très bien si, au bout du compte, le terme désigne plutôt l’informaticien au salaire annuel à six chiffres ou la travailleuse à temps partiel de la grande distribution. L’un et l’autre sont pourtant loin de partager les mêmes conditions d’existence. Une augmentation du prix de l’énergie ou des denrées alimentaires aura ainsi de toutes autres conséquences sur leurs conforts de vie respectifs.
Dernier exemple en date de l’utilisation à géométrie variable de la notion de classe moyenne : le 20 mai 2024, l’actrice Cate Blanchett se décrit comme « blanche », « privilégiée » et faisant partie des « classes moyennes », alors que, selon certaines estimations, sa fortune personnelle avoisinerait les 100 millions de dollars. On peut penser que, dans ce cas précis, être « de classe moyenne » renvoie confusément à une appartenance culturelle (vivre dans le milieu artistique), à un facteur ethnique (être blanche), bien plus qu’à une position dans les rapports de production ou à un niveau de fortune.
Au fond, cette notion de « classe moyenne » condense à elle seule plusieurs traits mentionnés précédemment. On trouvera difficilement meilleur vecteur d’euphémisation (pour parler, sans vraiment en parler, des classes populaires) et de dépolitisation (pour parler, sans vraiment en parler, de classes sociales).
Libre à chacun de compléter par ses propres observations une liste qui ne se veut pas exhaustive.
- Claude GRIGNON, Jean-Claude PASSERON, Le savant et le populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature, Seuil, Paris, 1989.
- On peut rappeler que comprendre sociologiquement un comportement ne revient ni à l’excuser, ni à le condamner. La démarche sociologique invite à suspendre le jugement normatif, qu’une compréhension fine des causes et des conséquences de l’action permettra d’ailleurs d’exercer à posteriori dans de bien meilleures conditions.
- Claude GRIGNON, Jean-Claude PASSERON, op. cit., p. 58.
- On trouvera une plus longue discussion de ces notions dans Jean-Louis SIROUX, La fabrication des élites. Langage et socialisation scolaire, Academia/L’Harmattan,
Louvain-la-Neuve, 2011. - Gérard MAUGER, Les bandes, le milieu et la bohème populaire. Études de sociologie de la déviance des jeunes des classes populaires (1975-2005), Belin, Paris, 2006, p. 31.
- Voir Philippe HAMBYE, Jean-Louis Siroux, Le salut par l’alternance. Sociologie du rapprochement école-entreprise, La Dispute, Paris, 2018.
- À titre d’exemple, voir Luc FERRY, Contre le RIC, pour l’élitisme, in Le Figaro, 26 décembre 2018.
- Journal télévisé de 19h30, RTBF, 5 septembre 2019.
- Voir par exemple la chronique d’Olivier Marchal, directeur de la Cité des Métiers de Charleroi, sur Matin Première, RTBF, le 6 septembre 2019, www.rtbf.be/article/le-directeur
- David COPPI, Alexandre NOPPE, Stéphane VANDE VELDE, Après deux ans au chômage, « pourquoi ne pas ramasser les déchets de la collectivité ?», in Le Soir, 4 mai 2024.
- On trouvera d’autres développements autour de cette idée dans Jean-Louis SIROUX, Daniel ZAMORA, La lutte contre les inégalités, promesse oubliée de la lutte contre la pauvreté, in PAUVéRITé. Le trimestriel du Forum bruxellois de lutte contre la pauvreté, n°4, 2014, www.le-forum.org/uploads/images/pauverite_04_-_web.pdf
- Émission La grande librairie, France 5, 24 avril 2024.
- Edouard LOUIS, En finir avec Eddy Bellegueule, Seuil, Paris, 2014.
- Je n’entre pas ici dans la discussion de la démarche littéraire d’Edouard Louis et des enjeux politiques qu’elle soulève.
- François Bégaudeau, Notre joie, Fayard/Pauvert, Paris, 2021, p. 186.
- Groupe dirigé par Bernard Arnault et leader mondial de l’industrie du luxe en termes de chiffre d’affaires.
- François Ruffin, Merci Patron !, Mille et une productions/Les Quatre Cents Clous, 2016.
- Je pense à un article paru dans le quotidien français Le Figaro (Enquête sur la France des assistés, 4 juin 2011) et qui débutait ainsi : « On les surnomme parfois ‘les canapés’. Dans le milieu de l’insertion professionnelle, on connaît bien ces demandeurs d’emploi qui ne demandent plus grand-chose, sinon de rester chez eux devant la télévision (…). Un jour, à bout de nerfs, le patron d’une mission locale d’insertion a lancé à l’un d’eux : ‘Ce n’est pas le RMI que je vais vous supprimer, c’est le canapé !’ » On n’aura pas trop de difficulté à lui trouver quelques résonances dans des discours politiques plus actuels.
- Comme l’observe notamment Pierre Bourdieu dans Vous avez dit ‘populaire’ ?, in Actes de la recherche en sciences sociales, n°46, 1983, pp. 98-105, www.persee.fr/doc/
- Laélia Véron (avec Karine ABIVEN), Trahir et venger. Paradoxes des récits de transfuges de classe, La Découverte, Paris, 2024.
- Ibid., p. 14.