L’équipe de Lire et Écrire Wapi s’est lancée dans une réflexion collective autour de la culture et de ses deux logiques d’action principales : la démocratie culturelle et la démocratisation de la culture. Ce travail a été aussi l’opportunité d’expérimenter différents outils numériques. Riche d’apports, il a permis notamment d’élaborer de nouvelles pistes d’actions porteuses de sens pour l’alphabétisation …

Démocratie culturelle et Démocratisation de la culture : récit d’un travail en équipe

Sabine Denghien, Coordinatrice pédagogique
Dominique Rossi, Directeur Lire et Écrire Wallonie picarde

Une conjonction de plusieurs facteurs est à l’origine de ce travail mené en équipe. L’arrivée de nouveaux collègues, l’évaluation du plan quinquennal Education permanente 2017-2021 et un appel à contribution du Journal de l’alpha. Qui plus est, après un an de travail consacré à mettre en place des dispositifs innovants en termes de formation à distance (impliquant découverte, expérimentation et implémentation d’outils numériques) ainsi qu’à l’accroissement du travail d’accompagnement individuel psychosocial, il nous semblait opportun de se relancer dans un travail collectif lié à l’un des fondements de notre asbl : la démocratie culturelle.

L’idée était également de tenter de répondre à la question que nous nous posions dans l’article « Continuer à faire équipe, rester en contact et continuer à apprendre en période de coronavirus1 » : Comment mettre en place des dynamiques collectives via l’outil numérique ? Pour mener à bien ce travail, nous nous sommes donné les moyens de nos ambitions, à savoir : consacrer 2 jours et demi de travail collectif pour l’ensemble des travailleurs·euse·s.

Qu’est-ce que la culture ?

La première étape du travail a consisté à faire réfléchir chacun·e à la signification qu’il.elle donnait au mot « Culture ». Chacun était invité à envoyer une photo, un dessin, un collage qui permet d’illustrer ce mot. Les mises en scène et compositions étaient également les bienvenues. Il nous apparaissait intéressant d’inviter les futurs participant.e.s à se plonger en amont dans le sujet. Ainsi, au moment de démarrer le travail, chacun.e était déjà en réflexion sur le sujet. Nous avons donc reçu 17 fichiers images de la part des membres de l’équipe. Afin de rajouter un petit côté ludique, nous avons réalisé un questionnaire on-line invitant les membres de l’équipe à deviner qui pouvait bien se cacher derrière la réalisation de chacune des images. Pour ce faire, nous avons utilisé l’outil Jotform.

Exemples d’illustrations réalisées par des membres de l’équipe « pour moi la CULTURE c’est … »

Nous pouvions ensuite envisager de démarrer le travail collectivement à distance. Celui-ci s’est donc déroulé sur cinq demi-journées consécutives sur le site Jitsi qui est devenu notre salle de réunion depuis plus d’un an. Après avoir annoncé le programme des journées de travail qui nous attendaient, la première phase du travail collectif a consisté à annoncer les résultats du « concours » en proclamant que le plus grand nombre de correspondances entre illustrations et collègues avait été trouvé par une collègue formatrice (11 correspondances identifiées). Ensuite, chacun a présenté tour à tour son illustration pendant que les autres membres de l’équipe étaient invités à prendre note des idées/concepts qui ressortaient. Ce travail d’émergence et de présentation a permis de mettre en lumière un panel relativement large de représentations. Une fois que le tour de présentation fut terminé, nous avons partagé le constat des divers aspects et visions que nous pouvions avoir notamment en fonction de l’histoire personnelle et/ou professionnelle de chacun·e.

Nous avons ensuite compilé l’ensemble des notes que chacun avait prise dans un texte collaboratif (sur Framapad). S’y sont donc retrouvés l’ensemble des idées et concepts émanant des représentations individuelles. Mais cette juxtaposition de points de vue n’en faisait pas pour autant une définition commune ou partagée. Nous avons poursuivi cet objectif de construire une définition commune à l’équipe en travaillant en sous-groupes. Nous avons donc divisé l’équipe en trois sous-groupes qui ont été invités à rejoindre chacun un salon Jitsi différent et à travailler chacun sur un Framapad. La consigne était de se baser sur l’ensemble des idées/concepts apparus au sein des présentations individuelles afin de tenter d’établir une définition commune aux membres du sous-groupe.

Ce travail a donné naissance à trois définitions :

Sous-groupe 1 : La culture ce sont les savoirs, les traditions qui construisent l’identité de chacun. Elle permet la compréhension de certains codes et s’ancre dans un territoire et une éducation.

Sous-groupe 2 : Dans son sens le plus large, la culture est considérée comme ce qui définit notre identité personnelle et identité de groupe : du point de vue spirituel, matériel, intellectuel et affectif à travers le partage de codes, des pratiques culturelles et artistiques, l’environnement, le lien à la terre, l’ancrage local, la transmission des valeurs familiales, … Notre identité n’est pas figée mais elle évolue par la connaissance dans un ou plusieurs domaines particuliers, l’enrichissement de l’esprit par le biais des médias, des arts, de nos expériences, de nos rencontres, de notre ouverture aux autres, …

Sous-groupe 3 : La culture c’est l’ensemble des pratiques artistiques, des héritages familiaux, des normes sociales, de l’environnement local, social, économique, religieux, historique, folklorique, politique, linguistique qui se partagent entre individus et qui fondent les identités et le vivre-ensemble. Elle se nourrit des rencontres, des partages et de la diversité. L’appropriation de la culture par une élite éloigne une partie de la population et peut aller jusqu’à la disparition, l’assimilation et/ou la domination culturelles.

Une fois ce travail de construction de définition partagée, nous avons pris le parti de confronter les trois définitions à une définition « officielle », celle proposée par l’UNESCO en 1982 : « La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». Nous avons ainsi demandé les différences et/ou les similitudes que l’on pouvait constater entre cette définition et celles produites par les sous-groupes. Les principaux constats se sont portés sur deux axes :

Individuel versus collectif

Il nous est apparu que les définitions que nous avions produites comportaient des composantes fortement axées sur les individus tandis que la définition de l’UNESCO donnait à la culture une dimension beaucoup plus collective. Tandis que nous parlions d’« individus », d’« identité personnelle », d’« identité de chacun », l’UNESCO parlait de « société » ou de « groupe social ». Nous avons émis l’hypothèse que cette vision « individualiste » de la culture était probablement liée au contexte et à l’évolution des mentalités. Le monde de 2021 n’est de toute évidence pas le même que celui d’il y a quarante ans. Alors qu’en 1982, le sentiment d’appartenance à un groupe ou l’action collective était probablement encore présent, nous évoluons aujourd’hui dans une société occidentale où l’individu est devenu l’unité de référence. Le moi a pris le dessus sur le nous jusque dans notre représentation de ce qu’est la culture, même au sein d’un mouvement comme le nôtre. Cette prise de conscience de la dimension collective de la culture nous permettra plus tard dans le travail d’aborder plus facilement les concepts de classe sociale et de culture dominante versus culture populaire.

Engagé versus neutre

Dans ce travail de comparaison, il nous est apparu également que la définition de l’UNESCO avait un caractère plus « neutre » que certaines de nos productions et de nos échanges. En effet, les questions d’assimilation ou de domination ne sont clairement pas présentes dans la définition, somme toute très consensuelle, proposée par l’UNESCO. Et il est en effet heureux de constater que notre asbl, issue des mouvements ouvriers, n’a pas un point de vue neutre sur la question de la culture et que la définition que nous nous en faisons prend en compte le contexte global de domination entre cultures du Nord et cultures du Sud ainsi qu’entre culture de l’élite et culture populaire.

Une fois effectué ce travail de clarification, nous étions désormais prêt.e.s à nous plonger dans les méandres de la démocratie culturelle et de la démocratisation de la culture…

Démocratie culturelle versus démocratisation culturelle

Un de nos articles de référence pour aborder la distinction entre démocratie culturelle et démocratisation de la culture est un article de Jean-Pierre Nossent2. Afin de permettre à l’équipe de mieux cerner les distinctions entre ces deux notions, nous avons proposé via écran partagé la réalisation d’un « jeu » visant à réunir les concepts liés à ces deux visions du travail culturel. Pour ce faire, nous avons utilisé LearningApps.

Capture d’écran activité LearningApps

Il s’agissait de réunir les « concepts opposés » issus de l’article de Nossent. Plutôt que de lire « simplement » l’article, cette activité a permis à chacun d’expliquer quels « frères ennemis » il·elle réunissait et pourquoi. Ceci a permis de clarifier chacun des concepts repris dans l’article et de cerner de façon plus claire les deux grosses tendances que représentent la démocratie culturelle d’une part et la démocratisation de la culture d’autre part. Ce travail s’est effectué en grand groupe, en misant sur l’entraide entre collègues pour arriver au « sans faute ». Ce qui a presque été le cas (à deux correspondances près). Nous avons par la suite demandé s’il y avait d’autres « duos » qui pourraient s’inscrire dans cette dynamique. Ont été cités les duos suivants : ascendant vs descendant ; alphabétisation populaire vs enseignement de promotion sociale ; création vs consommation ; horizontal vs vertical ; désir vs obligation…

Au final, nous avons réalisé le tableau synthétique suivant :

Extrait (simplifié) de « Education permanente
ou permanence de l’éducation ? », op.cit.

Suite à ce travail, nous avons voulu mettre les concepts à l’épreuve du réel et le réel à l’épreuve des concepts. Pour ce faire, nous avons proposé sous format de sondage Wooclap différents intitulés d’activités menées au cours des dernières années (voir illustration page suivante). Chaque membre de l’équipe devait positionner cette activité soit sur le versant « démocratie culturelle » soit sur le versant « démocratisation de la culture » selon qu’il·elle estimait qu’il s’agissait plutôt d’une démarche d’éducation permanente ou davantage d’une démarche de permanence de l’éducation. L’intérêt de cette activité n’était pas tant de savoir qui avait tort ou qui avait raison mais de pouvoir débattre ensuite sur les écarts mesurés par le sondage. Voici quelques exemples des intitulés sur lesquels l’équipe a dû se positionner :

  • Un groupe écrit des chansons et les enregistre sur CD par la suite.
  • Un groupe va voir un spectacle à la Maison de la Culture de Tournai.
  • Un groupe participe à une séance photo en utilisant la technique du light painting.
  • Un groupe participe à un atelier d’écriture et réalise des cartes postales pour présenter leur production écrite.
  • Un groupe réalise des biscuits marocains pour les distribuer dans le cadre du Printemps de l’alpha.
  • Un groupe organise un repas pour l’ensemble des apprenants.
  • Un groupe visite l’exposition « Martine une amie pour la vie ».
  • Un groupe s’installe sur la Grand-Place dans un village de cabanes qu’il a créé à l’occasion du Festival des inattendues.

Au final, cette activité aura été un moment clé du travail mené. Elle nous a obligé·e·s à préciser les différents concepts repris dans la Wooclap et à les comprendre non seulement comme des « binômes opposés » mais également et surtout à les envisager comme les composants de deux visions opposées du travail culturel. Opposées certes, mais parfois complémentaires. En effet, il est apparu que si une vision de démocratisation de la culture insiste sur le résultat, en termes de démocratisation culturelle, le processus joue un rôle central. Tant et si bien qu’une activité étiquetée « démocratisation de la culture » peut s’intégrer dans un dispositif de démocratie

culturelle. Tout dépendra du processus mis en place : des questions de pouvoir et de modalités de décision notamment, dit autrement la question des rapports sociaux. Quelle place l’asbl donne-t-elle aux apprenant·e·s ? Quels processus démocratiques sont inhérents à l’action de formation (choix et opérationnalisation des objectifs, des outils, des méthodes, des processus à mettre en place) ? Une réflexion a été menée sur le fait même que la démarche de s’alphabétiser peut représenter un acte purement intégrateur, voire assimilateur (notamment via le parcours d’intégration). Au-delà même de la dimension interculturelle de l’alpha, ne s’agit-il pas d’une démarche visant à s’approprier les codes de la classe dominante ? Pour en faire quoi ? S’approprier les codes de l’autre4 est-il ou n’est-il pas une étape nécessaire ou indispensable pour mieux se faire entendre et gagner en capacité de changer les rapports sociaux ? C’est pour cela qu’il nous apparait une fois de plus fondamental d’envisager l’éducation permanente (et donc la démocratie culturelle) comme quelque chose de transversal à l’ensemble de notre organisation.

Dès lors, de nombreuses questions ont émergé et les débats ont été riches et passionnés. Quid d’une activité menée sur base d’une proposition faite aux apprenant·e·s de la part de l’asbl ? Faut-il toujours être dans la fameuse approche « bottom-up » ? Une approche de type émergeante/ascendante nous apporte-t-elle la garantie qu’on se situe dans une vision de démocratie culturelle ? Que mettre en place pour que les apprenant·e·s se sentent totalement libres de faire des propositions ou d’en refuser d’autres qui seraient faites par l’asbl ? Quels sont les enjeux de pouvoir qui se jouent au sein d’un groupe de formation ? Les échanges nous ont permis d’aborder de multiples concepts et questions comme par exemple celui de la reproduction des inégalités par le système scolaire en lien avec le concept de « capital culturel » développé par Bourdieu et Passeron. Ces échanges ont pu être déstabilisants notamment quant à l’opposition entre culture dominante et culture populaire et le sentiment pas toujours conscient d’appartenance de classe. Après une journée et demie, nous venions de passer d’une vision plutôt poétique de la culture à une vision plus politique…5

L’objectif n’était pas ici de répondre à chaque question, de résorber chaque tension présente dans nos dispositifs mais bien de permettre à chacun·e de se situer dans son métier. D’être conscient.e des enjeux qui peuvent se jouer derrière une activité à priori banale et un dispositif mis en place qui le semble tout autant.

Pour clore cette journée et la première partie de ce travail sur la culture, nous avons invité les membres de l’équipe à s’emparer du livre de chevet que nous partageons toutes et tous au sein du Mouvement, « Balises pour l’alphabétisation populaire : Cadre de référence pédagogique de Lire et Écrire6 », afin d’enrichir ce travail mené en équipe du point de vue institutionnel de Lire et Ecrire.

Après cette étape, le travail aurait pu en quelque sorte s’arrêter. Mais l’enjeu que nous poursuivions était également d’inscrire cette réflexion dans le cadre du rapport d’évaluation du plan quinquennal Education permanente (2017-2021) et de s’appuyer sur ce travail pour envisager des perspectives d’action pour le prochain plan (2022-2026).

Réfléchir à nos perspectives d’action

Nous avons poursuivi le travail en allant du côté du ministère de la culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles voir ce qui est dit sur la démocratie culturelle en lien avec notre décret cadre sur l’Education permanente7. Nous nous sommes dans un premier temps arrêté·e·s sur l’article premier du décret. Ce qui apparaissait à l’équipe à la lecture de cet article, c’est qu’il n’est nulle part fait mention de démocratisation de la culture et que la définition faite de l’Education permanente par le ministère de la Culture s’inscrit effectivement dans une perspective de démocratie culturelle. Suite à cette lecture, nous avons procédé, toujours en grand groupe, à la présentation des quatre questions reprises dans la Circulaire ministérielle du 7 mars 2018 : « Repères et commentaires autour de l’article 1er du décret 2003 »8. Ces questions ambitionnent de structurer les enjeux de l’article premier du décret afin de faciliter l’évaluation de l’action des associations. Ces questions sont les suivantes :

Quel est le rôle de l’association dans le développement de l’action associative ?

De quelle manière l’association entend-t-elle promouvoir, comprendre, défendre et s’approprier les droits fondamentaux (économiques, sociaux, culturels, environnementaux, civils et politiques) ?

De quel point de vue critique l’association est-elle porteuse sur la société ?

Quel est / quels sont l’effet / les effets et impacts que l’association cherche éventuellement à produire et/ou à susciter à partir de ses actions et vers quels destinataires ?

Après présentation de ces questions, les membres de l’équipe ont consulté un texte d’une vingtaine de pages que nous avions rédigé, en tant que direction et coordination pédagogique, qui a été enrichi de remarques faites par le Conseil d’administration. Le travail proposé visait à répondre aux questions suivantes :

Au regard du travail effectué ces derniers jours, du document lu et du contexte social, qu’est-ce qu’il faudrait selon vous :

  • arrêter (et pourquoi) ?
  • améliorer/développer (et pourquoi) ?
  • continuer/poursuivre (et pourquoi) ?
  • initier (et pourquoi) ?

Cette activité a également été proposée avec un second enjeu : permettre à chacun d’avoir une vision d’ensemble des activités menées dans le cadre de l’Education permanente ces dernières années, particulièrement pour les travailleurs·euse·s ayant nouvellement rejoint l’équipe. Nous avons procédé ensuite à une mise en commun des trois productions. S’y sont articulés des débats et précisions. Voici au final une synthèse :

Tirer des enseignements de la période de la crise sanitaire

  • Analyser les effets de la crise sanitaire et, selon les résultats de cette analyse, déterminer des axes de travail en équipe et avec les apprenant·e·s.
  • Dans le cadre de nos actions, renouer avec l’action collective, mise à mal lors de la pandémie, recréer des espaces de solidarité, d’analyse et de prises de décisions.

Par rapport au numérique

  •  Mener une réflexion sur l’usage des TIC dans notre société.
  • Dénoncer les situations d’exclusion engendrées par le recours au tout numérique dans les services publics.
  • Mettre en place des actions visant à développer des alternatives à la numérisation des services.
  • En parallèle, s’approprier l’usage des TIC dans un but d’autonomie et d’accès aux droits.

Investir avec les apprenant·e·s les espaces de participation citoyenne où il·elle·s peuvent s’impliquer en faisant entendre leur point de vue, participer et contribuer à une analyse partagée.

Amener les apprenant·e·s.à expérimenter différentes formes de participation démocratique.

Continuer à investir des projets qui permettent d’être visibles dans l’espace public.

Maintenir notre place lors de manifestations culturelles organisées sur notre territoire.

Connaitre, comprendre, analyser et réagir aux évolutions en matière de droits sociaux (par exemple le décret Accompagnement des chercheurs d’emploi).

Développer et renforcer l’expérimentation de groupes mixtes réunissant apprenant·e·s.et travailleurs.euse·s (salarié·e·s et volontaires) dans le cadre de groupes de travail tel que celui issu du réseau ou lors d’ateliers créatifs ou thématiques.

  • Evaluer ces actions pour les améliorer, partir des faiblesses et points forts pour initier de nouvelles pratiques
  • Dans le cadre de ces groupes mixtes, formaliser, analyser ce qui s’y passe en termes de rapports sociaux
  • Continuer à s’appuyer sur des partenariats, en nouer de nouveaux pour mettre en place des actions et des projets.
  • Poursuivre les actions qui renforcent les liens avec les mouvements ouvriers.
  • Continuer à soutenir les partenaires (services publics, culturels, santé, action sociale…) désirant se rendre accessibles aux personnes en situation d’illettrisme.
  • Mener ces projets dans la perspective de développer davantage la participation des apprenant·e·s.dans les prises de décisions qui concernent le processus.
  • Outiller les apprenant·e·s.pour favoriser leur participation dans les différents espaces cités.

Prendre davantage en considération la question du genre dans nos actions.

Pour clôturer ce travail, nous avons donc opté pour l’inscription d’un mot, d’une phrase de la part de chacun sur un document Framapad créé à cet effet. Voici quelques exemples de ce qu’y s’est retrouvé :

« Enthousiaste »

« Travail de groupe à refaire, échanges remplis de points ++++ (le rapport avec l’ordi plus compliqué et lourd) »

« Le travail collectif était enrichissant et reboostant »

« Très enrichissant mais épuisant par écrans interposés »

« Débat, questionnement, évaluation de nos actions et nos projets à poursuivre et pas qu’une fois l’an. Nous n’avons pas eu de chocolat pour Pâques…. »

« Riche et dense, intéressant de pouvoir approfondir des concepts éclairants pour la poursuite de notre travail. Se retrouver en équipe pour dire autre chose que si ça va ou pas cette semaine, ça change et c’est enrichissant ».

En conclusion

A ce stade, une semaine seulement après ce travail, il est évidemment trop tôt pour mesurer des impacts sur le travail mené avec les apprenant·e·s. Néanmoins, nous nous réjouissons de l’enthousiasme qui a animé chacun·e au-delà des écrans et des kilomètres qui nous séparaient. Dans ce contexte de télétravail obligatoire, nous avons tenté de diversifier les outils et démarches (travail individuel, en sous-groupes, collectif, lectures, jeux, débats, …).

Jitsi, Jotform, LearningApps, Wooclap, Framapad… Ces mots étaient pour la plupart d’entre nous totalement étrangers il y a seulement un an. Aujourd’hui, grâce au travail mené par l’équipe, nous avons pu nous approprier ces différents outils et nous en servir afin de rendre ce travail le plus participatif et diversifié possible. Néanmoins, nous avons constaté une fatigue relativement importante qui s’est instaurée au fil des jours. Deux jours et demi de travail collectif sur une telle thématique mobilise à distance ou en présentiel beaucoup d’attention et de réflexion.

 Malgré le contexte pandémique parfois anxiogène on peut également se réjouir du fait que l’équipe n’a pas eu de difficultés à se projeter dans des pistes d’actions à mener dans le futur. Suite à cette expérience, nous renouvellerons ce type de travail de formation entre pairs qui semble également renforcer les liens d’une équipe et l’envie d’avancer toutes et tous ensemble. « L’envie. L’envie d’avoir envie », comme chantait Johnny Hallyday.


  1. Paru dans le Journal de l’alpha n°219 www.lire-et-ecrire.be/ja219
  2. Cet article est paru dans le Journal de l’Alpha n°132 « Education permanente ou permanence de l’éducation ? » https://lire-et-ecrire.be/Journal-de-l-alpha-132-et-133-Education-permanente?lang=fr
  3. Comme le signale Nossent dans son article, nous avons attiré l’attention sur ce faux ami que peut être le mot « projet ». Qui dit « projet pédagogique » ne signifie pas « pédagogie du projet » …
  4. Citons la référence faite en réunion à la chanson de Rage Against The Machine « Know your enemy ».
  5. Afin d’aller plus loin, des propositions ont été faites de visionner sur Youtube les capsules vidéo de Usul pour Médiapart ainsi que les conférences gesticulées de Franck Lepage.
  6. https://lire-et-ecrire.be/Balises-pour-l-alphabetisation-populaire?lang=fr
  7. http://www.educationpermanente.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=5937bdd176908fdb787a57eaa87e1b149f5f22c2&file=fileadmin/sites/edup/upload/edup_super_editor/edup_editor/documents/Marine/Decret_du_17_juillet_2003_relatif_au_developpement_de_l_action_d_Education_
    permanente_dans_le_champ_de_la_vie_associative_modifie_le_14_novembre_2018__
    mis_a_jour_le_24122020_.pdf).
  8. http://www.educationpermanente.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&g=0&hash=07fea3fb4f2bf276d7ef35f36b0e4f6d344875c7&file=fileadmin/sites/edup/upload/edup_super_editor/edup_editor/documents/Judith/Circulaire_ministerielle_relative_au_decret_du_17_juillet_2003_relatif_au_soutien_de_
    l_action_associative_dans_le_champ_de_l_education_permanente.pdf).