Lire et Écrire Bruxelles a organisé entre mai et juin 2021 des séances d’information à destination des travailleurs de la régionale, au sujet de la vaccination contre le Covid-19. L’objectif était d’informer les travailleurs mais également de les aider à clarifier leur position sur cette question. Avec Anne Coppieters, directrice générale de Lire et Écrire Bruxelles, nous explorons ce qui a suscité cette initiative et pour quels résultats. Nous abordons également avec Perihan Isil, formatrice au centre alpha de Saint-Gilles, détachée au Tefo à Bruxelles et à Entraide & Culture à Forest1, ce que la séance d’information lui a apporté. Eléments d’échanges2.

Vaccination contre le Covid-19 : à Bruxelles, s’informer pour mieux accompagner

Entretiens avec Anne Coppieters, directrice
de Lire et Écrire Bruxelles, et Perihan Isil, formatrice
au centre alpha de Saint-Gilles
Propos recueillis par Cécilia Locmant, responsable campagne
et communication à Lire et Écrire Communauté française
Et mis en forme par Inès Ayari, chargée de projet
Journal de l’alpha, Lire et Écrire Communauté française

Contexte et objectifs de l’initiative

L’enjeu de la campagne de vaccination contre le Covid-19, présentée par les autorités comme l’élément catalyseur (avec les gestes barrières) pour mettre fin à la pandémie et revenir au plus vite à une vie « normale », a été perçu de diverses manières par les travailleurs de Lire et Écrire, ainsi que les personnes fréquentant les centres alpha de Lire et Écrire Bruxelles. Le constat d’un manque d’information au sujet de la vaccination, de craintes, voire même d’une réticence très répandue et amplifiée par toute une série d’idées préconçues a poussé la régionale à organiser des séances informatives à destination des travailleurs. Cette initiative visait à accompagner leur réflexion, à leur permettre une éventuelle prise de décision éclairée et à offrir matière à discussion lors du travail du personnel de première ligne avec les apprenants. Un épidémiologiste reconnu a été invité pour détricoter le vrai du faux et répondre aux interrogations des travailleurs. 

Pour Anne Coppieters, « lorsqu’on parle d’émancipation individuelle et collective dans un contexte où tout et son contraire se dit, nous, en tant qu’organisation d’Education permanente, devons garantir une position la plus factuelle possible et qui sort des débats idéologiques. »

Face à des travailleurs qui, noyés dans le flux d’informations sur les conséquences d’une vaccination massive, développaient une position antivaccin, Anne Coppieters évoque la prise de conscience de la nécessité d’informer et de replacer la vaccination dans un contexte historique, indépendamment de la crise du Covid-19 : « Si aujourd’hui, on a une espérance de vie qui tourne autour de 80 ans, c’est grâce à la vaccination. » Elle déplore que cette réalité soit perdue de vue dans un contexte où le pouvoir politique n’a pas réussi à définir un cadre rassurant et à tenir un discours qui rappelle aux citoyens que toutes les recherches sur la vaccination ont été décisives dans l’augmentation de l’espérance de vie. « Comme il y a confusion, c’est devenu un débat idéologique : on est ‘pour ou contre’ la vaccination. Ce qui est important à rappeler aussi, selon moi, c’est que nous vivons dans un des Etats de droit qui offrent le plus de garanties de solidarité et d’entraide au monde ». 

Anne Coppieters met également l’accent sur la « dimension qui dépasse largement une responsabilité individuelle ou un point de vue individuel ». Nous sommes dans le cadre de Lire et Écrire, en tant que mouvement d’Education permanente, en contact avec des publics précaires très peu vaccinés. Dans cette perspective, la dimension collective doit être la priorité de l’association. « Je me suis dit que nos équipes devraient avoir un point de vue institutionnel. Une information claire de la part de l’institution est indispensable. Bien sûr, les équipes en contact avec le public peuvent en faire ce qu’elles veulent. Mais cela permet de poser un cadre même s’il est non contraignant, à propos d’un sujet nouveau et qui répond à une urgence, faisant écho à des politiques publiques, et à un contexte institué mais non obligatoire. (…) L’idée n’est pas de faire le gendarme, mais de soutenir une position… pour diminuer le risque que les décisions que les gens prennent soient basées sur des ‘fakes news’ ou des discours complotistes entre autres. Je pense que l’émancipation individuelle et collective passe d’abord par la factualisation, la capacité d’entendre les choses et, sur cette base-là, de commencer à réfléchir ». 

Face à la multitude de raisonnements autour de la vaccination auxquels la structure a été confrontée, parfois très empreints idéologiquement, l’idée a donc d’abord été de « casser cette dynamique », d’apporter des clarifications, de (mieux) communiquer et d’éviter de tomber dans des discours extrêmes. Et si les séances organisées pouvaient aider à prendre une décision à titre individuel tant mieux : « il y aussi un enjeu individuel qui renvoie à du collectif – si on est vacciné, forcément on est moins un vecteur de transmission. J’ai assisté à deux de ces séances d’info et elles ont démontré leur utilité et la nécessité d’avoir des espaces dans lesquels les personnes puissent poser leurs questions, qu’elles soient d’ordre individuel ou collectif ». 

Impact(s) des séances sur les participants, réactions et transfert de connaissances des formateurs vers les apprenants

« J’espère que ces séances ont permis aux travailleurs de voir plus clair sur leurs responsabilités individuelles et collectives. L’idée n’était pas de donner une réponse toute faite par rapport aux situations auxquelles ils allaient être confrontés avec les apprenants, mais de les aider dans cette démarche-là ». 

En accord avec sa structure, Anne Coppieters a fait confiance au Dr. Philippe Laurent, épidémiologiste et spécialiste en médecine tropicale, choisi comme intervenant pour structurer le débat. Le Dr. Laurent, de par son expérience, ses nombreuses responsabilités, mais aussi sa posture modérée et non politisée, est apparu aux yeux de la directrice comme un interlocuteur privilégié. Par ailleurs, ce choix permettait de « remettre la question de la vaccination au cœur de ses enjeux car la majorité des tropicalistes ont testé l’efficacité de la vaccination en termes de santé publique. Notre volonté était de donner des bases scientifiques et des faits dans les mains des personnes pour les aider à mieux réfléchir ». 

Certaines formatrices ont fait part de leurs doutes quant à la transférabilité des informations dans tous les groupes d’apprenants. Pour Anne Coppieters, cette étape d’information et de questionnement, c’est la première démarche nécessaire. Ensuite, cela fait partie du travail du formateur de pouvoir faire de ce contenu un objet de travail d’accompagnement en groupe. « Cette question ne se travaille pas de la même manière dans des groupes de 30 personnes, en équipe ou dans des espaces d’accompagnement plus individualisés. L’idée était de donner une information générale. La question qui nous a été posée aussi est de savoir si on ‘défend’ l’aspect provaccination. Oui d’une certaine manière et on assume, car effectivement, aujourd’hui, il y a un enjeu collectif et pas simplement individuel à défendre la vaccination. Le Dr. Laurent n’a pas non plus évincé les risques. Il a clairement dit que, dans toutes les campagnes de vaccination, à partir du moment où l’on vaccine des millions de personnes, forcément, il y a toujours des effets secondaires spécifiques, et de possibles accidents. Cette pandémie nous renvoie en fait à la vie et la vie, c’est, entre autres, une analyse de risques en permanence. Mais ces séances ont néanmoins donné la possibilité aux gens de faire des choix en connaissance de cause ».

Nous interrogeons Perihan Isil, formatrice, sur la manière dont elle s’est servie de la séance suivie pour aborder ensuite les questions de la maladie, des symptômes et de la vaccination avec les apprenantes. Nous souhaitions savoir si la matinée d’information avait aidé à « mieux » communiquer sur le sujet, avec davantage d’arguments. 

« Quand on m’a posé la question de savoir si moi, j’étais vaccinée, j’ai répondu que oui. En fait, certaines apprenantes, surtout celles qui avaient autour de la trentaine –pas les plus jeunes d’une vingtaine d’années-, se posaient la question de savoir si elles allaient elles aussi se faire vacciner. J’ai pu leur dire simplement que j’étais vaccinée, pas pour les influencer, mais en expliquant les raisons pour lesquelles, moi, je l’avais fait. Suite à la séance d’information, j’avais plus d’arguments. Comme j’étais moi-même rassurée, c’était plus facile d’en parler. »

Nous la sondons sur les raisons qui, selon elle, font que beaucoup d’apprenantes ne se font pas vacciner. Est-ce par manque d’informations de qualité ou parce que le processus mis en place est trop complexe, ou requiert de bénéficier d’une aide organisationnelle ? 

« Quand les apprenantes qui sont assez jeunes décident de se faire vacciner, c’est tout le processus mis en place qui pose problème car elles n’ont pas les compétences pour s’y retrouver. Alors elles attendent… Elles n’ont pas les compétences en langue et en informatique pour s’enregistrer, etc. Donc c’est l’assistant social de l’association qui a pris les rendez-vous et elles se sont fait vacciner. Par ailleurs, elles reçoivent beaucoup d’infos, de leur famille, de leurs copines. Les unes disent qu’on tombe malade si on se fait vacciner, les autres qu’on se retrouve à l’hôpital (…). En fait, elles ont besoin d’un cadre, d’une référence. Une personne qui va répondre aux questions qu’elles se posent. ‘Madame Perihan, tu as fait le vaccin ? Est-ce que tu as été malade ? Est-ce que ça fait mal ?’ Toi, tu réponds simplement. Elles ont en face d’elles quelqu’un qui a été vacciné et elles savent ce que c’est. Je leur ai dit que j’avais été vaccinée la veille. Comme j’étais là en présentiel le lendemain, elles ont vu que je n’étais pas malade. C’est comme cela que le sujet de la vaccination est arrivé dans le groupe. Elles ont été très étonnées que je sois venue travailler le lendemain. Alors là, j’ai pu reprendre les faits et dire : ‘Oui, c’est vrai que certaines personnes sont malades pendant quelques jours, certaines personnes ont des symptômes, d’autres pas. Tout le monde ne réagit pas de la même façon à un vaccin.’ Ce que je constate c’est que même si certaines apprenantes ont un médecin qui peut jouer aussi ce rôle de référence, c’est souvent ce que dit la famille qui est prépondérant. » 

Bien que la volonté de Perihan Isil ne soit pas d’influencer les apprenantes dans leur prise de décision, le rapport de confiance qui se construit entre la formatrice et les apprenantes fait que ces dernières s’appuient sur son expérience à elle pour agir.

« Au moment où j’explique, je ne sens pas que je les influence, je dis la réalité. ‘Voilà, la vaccination, ça s’est passé comme cela. Pourquoi j’ai décidé de la faire ? Parce que j’ai des enfants qui travaillent à l’extérieur, mes enfants sont en contact avec des gens. Moi, j’ai un certain âge, je n’ai plus votre âge. Si j’attrape le Covid, ça risque d’être un peu plus lourd.’ Indirectement, peut-être que, oui, je les ai influencées (…). Mais je n’ai fait que dire la réalité de ce que j’ai vécu. Et à aucun moment, je ne leur ai dit qu’elles devaient se faire vacciner. C’est la même chose avec mon fils qui a 25 ans et qui est contre la vaccination. C’est son choix. On en parle et puis ça s’arrête là. » 

Présence en nombre aux séances malgré leur aspect non contraignant

Les séances d’information étaient en priorité destinées aux travailleurs de première ligne de la régionale comme les équipes de formatrices et formateurs, les agents d’accueil en contact avec le public et l’équipe du Service Alpha-Emploi. Elles ont été suivies sur base volontaire. Une communication a été envoyée à l’ensemble des travailleurs et il a été demandé aux coordinateurs et coordinatrices de relayer l’information : « On voit aussi que beaucoup de choses se jouent à ce niveau. Quand les coordinations d’équipe ne veulent pas jouer le jeu, il y a moins de personnes présentes. Et pour moi, ça reste un souci. Au niveau des centres alpha et des formatrices et formateurs, il y a eu une forte présence. Le taux de présence a été de 60 %. Atteindre 60 % d’adhésion, pour moi, ce n’est pas si mal. Cela démontre un climat de confiance et un intérêt pour cette question. »

Perceptions sur l’état d’esprit général et les réalités de terrain de l’audience

Par rapport à la vaccination, ces séances ont montré la confusion dans laquelle se trouvaient les travailleurs et les inquiétudes engendrées par ces questions à titre personnel. Pouvoir répondre à ces inquiétudes et mettre de la clarté dans les idées a déjà été un succès, selon la directrice de Lire et Écrire Bruxelles. « Mais comme ces séances n’étaient pas obligatoires et que la vaccination reste non obligatoire, je ne sais pas combien de personnes se sont fait vacciner depuis. Mais j’entends qu’il y a eu une incidence très concrète. Une ou deux personnes m’ont dit : ‘Et bien voilà j’ai pris ma décision, je vois clair…’ D’autres sans doute se sont également fait vacciner depuis sans avoir assisté à ces séances. »

« En dépit de la stigmatisation des médias sur certains sujets très spécifiques et de l’influence des réseaux sociaux qui nous dépasse complètement, ces séances nous ont permis de redonner un cadre commun, un point de repère », affirme Anne Coppieters. 

Perihan Isil nous explique pourquoi elle a suivi cette matinée d’information organisée par la régionale et en quoi cela lui a été utile ou l’a rassurée.

« J’ai répondu à l’invitation car, autour de nous, à la radio, sur les réseaux sociaux, on entendait beaucoup de choses sur le vaccin et j’avais besoin d’être rassurée. Comme un médecin épidémiologiste allait répondre à nos questions, je pensais qu’il était la bonne personne pour pouvoir éclaircir le sujet et m’aider à peser le pour et le contre du vaccin. J’étais aussi déstabilisée et culpabilisais par rapport au fait que j’avais conseillé à ma fille de 28 ans, qui hésitait à se faire vacciner, de le faire. A ce moment-là, on était envahis d’informations sur les dangers de l’Astra Zeneca pour les jeunes, et je m’en voulais un peu. Les apprenantes, elles, ne me posaient pas beaucoup de questions sur le vaccin mais beaucoup sur la maladie, ses dangers, les symptômes etc. ».

« Le Dr. Laurent a un côté rassurant, il a un certain âge, il sait de quoi il parle et il répond aux questions de manière très précise. Notamment aux questions que j’ai posées par rapport au vaccin Astra Zeneca. Ses réponses par rapport au Covid-19, aux symptômes, aux différents vaccins ont éclairci les choses et m’ont aidée à prendre position. Par rapport à la vaccination, par exemple, après l’avoir écouté, je me suis fait la réflexion que quand on est bébé ou plus jeune, on reçoit aussi beaucoup de vaccins, et on ne sait pas ce qu’il y a dedans. On nous dit qu’il faut faire le vaccin contre la rougeole et on le fait. Donc, pourquoi ne pas faire le vaccin contre le coronavirus ? D’après l’épidémiologiste, on y travaillait depuis longtemps. Beaucoup de personnes présentes étaient inquiètes car elles pensaient que ce vaccin, on l’avait fabriqué en quelques mois, mais il nous a confirmé que non. »

Le choix du moment pour l’organisation des séances…

La régionale bruxelloise organisait ce type de séances d’information sur la vaccination pour la première fois depuis le début de la pandémie. A la question de savoir si le moment était bien choisi alors que les formations alpha allaient enfin pouvoir redémarrer, Anne Coppieters répond que « Bruxelles restait le territoire qui accusait le plus de retard quant aux taux de vaccination au sein de sa population et à l’adhésion des publics à l’égard de cette vaccination… Est-ce un manque d’information, un manque d’accès, un manque de compréhension ?3 En tous cas, je me suis dit que même si on était un peu en retard ou un peu décalé, c’était le bon moment et que, probablement, on pourrait relancer quelque chose ultérieurement en fonction de l’évolution de la pandémie ».  

Il n’y a pas eu d’autres séances de sensibilisation de ce type dans le cadre du Covid-19, par exemple au sujet des mesures de distanciation sociale ou le suivi des règles sanitaires : pour la directrice de la régionale, ces mesures étaient faciles à appréhender et moins clivantes idéologiquement que le sujet du vaccin, malgré les manifestations « anti-masque » au début de la pandémie. « En fait, la question du port du masque n’a jamais été un réel sujet de débat. Les travailleurs ont compris que s’ils voulaient adopter une position ‘anti-masque’, on risquait simplement de devoir fermer les locaux et c’est notre public qui allait être impacté en premier. Depuis le début de cette pandémie, nous avons toujours plaidé auprès des autorités pour rouvrir nos locaux et poursuivre les activités en présentiel avec le public, même en groupes réduits. C’était une priorité largement partagée par les travailleurs. En tant qu’organisation à finalité sociale, en recentrant nos priorités autour de nos publics, cela nous a aidés à faire les efforts nécessaires pour poursuivre nos activités. La dimension collective était essentielle à sauvegarder et, ici, en l’occurrence, cela se traduisait par le maintien des contacts avec les publics via le port du masque ».

Nous voulons savoir s’il serait pertinent aux yeux de Perihan Isil de répéter cette initiative de matinées d’info pour d’autres sujets. La formatrice nous dit ne pas d’emblée penser à un sujet particulier. Elle reconnait que la situation du Covid-19 est exceptionnelle. 

« On a été confronté à beaucoup de problèmes d’ordre psychosocial avec les apprenantes et, dans ce cadre, j’ai fait, de ma propre initiative, beaucoup de recherches à la recherche d’informations. » 

Nous évoquons l’initiative lancée par des mutualités du pays4 pour aider les personnes les plus précarisées à avoir notamment un meilleur accès au vaccin en ouvrant des permanences avec des facilitateurs santé.

« En général, quand tu reçois des personnes analphabètes ici à Bruxelles, ce sont des personnes d’origine étrangère, donc si on ouvre un endroit pour les recevoir, il devrait y avoir des traducteurs. À Lire et Écrire Bruxelles, dans nos groupes débutants, c’est très difficile d’expliquer les choses, de rassurer les gens, même si comme moi, par exemple, on fait ce métier depuis 17, 18 ans. On utilise beaucoup les images, c’est une autre manière de travailler…»


  1. Le centre Tefo, asbl, situé à Bruxelles et créé en 2001, organise des activités de soutien aussi bien pour les enfants que pour les adultes. L’asbl Entraide & Culture, située à Forest et créée en 1983, apporte, elle aussi, une aide et un soutien à un public précarisé et fragilisé.
  2. Pour remettre les propos relatés dans leur contexte, notons que ces interviews ont été menées en juillet 2021. 
  3. Voir à ce sujet un article de La Revue Nouvelle mettant en exergue des discours, principalement de jeunes, issus de quartiers populaires bruxellois par rapport à leur refus de vaccination : https://www.revuenouvelle.be/La-spirale-de-la-desaffiliation
  4. https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_les-mutualites-deploient-des-ccompagnateurs-aupres-des-publics-fragilises-pour-leur-faciliter-l-acces-aux-soins-de-sante?id=10796797