Depuis 2014, Noémie, formatrice à l’Atelier des lettres et poète, apprend à un public en difficulté de lecture-écriture à s’approprier la poésie et à en créer. Véritable défi, la poésie s’est avérée un puissant moyen d’expression, de défense des droits et d’émancipation pour le groupe et pour chaque individu qui le compose.

Apprendre à être poète

Noémie Pomerleau-Cloutier, Formatrice en alphabétisation populaire et poète
L’Atelier des lettres – Montréal

Le truc avec la poésie, ce n’est pas d’avoir
les bonnes réponses, c’est plutôt de poser
les bonnes questions
3 Amanda Gorman

Pour écrire ceci, il m’a fallu fouiller avec la coordonnatrice de l’Atelier des lettres, Martine Fillion, dans les 30 ans d’implication qu’elle cumule au sein de notre organisme. Je me suis alors sentie comme la poète états-unienne Amanda Gorman, mise en lumière à l’investiture de Joe Biden, qui dit écrire assise respectueusement sur les épaules de toutes ces personnes qui l’ont précédées. J’ai aussi pensé que mes larges épaules existent en tant qu’estrade pour propulser la voix puissante des participant·e·s.

La poésie est arrivée fin 2009 à l’Atelier des lettres avec Martine qui propose alors au groupe de lire L’énigme du retour de Dany Laferrière, un livre aux phrases courtes et aux images fortes, pour jouer avec les mots. Puis, le 12 janvier 2010, la terre tremble à Haïti, pays d’origine de l’auteur et d’une des participantes de l’organisme, Jislène. Le 13 janvier 2010 au matin, il est clair que les membres du groupe veulent écrire une lettre à leur amie, collée à la télévision pour avoir un peu de nouvelles de sa famille qui habite la perle des Antilles. La lettre qui en ressort est en fait un poème. Un poème si puissant que Jislène l’envoie à son frère enseignant à Haïti qui la montre à son groupe qui décide, à son tour, d’écrire à l’Atelier des lettres. Par cette expérience, les participant·e·s ont tracé le chemin à partir d’une œuvre de Dany Laferrière à Haïti, en se servant du poétique de la vie, de la solidarité et de l’espoir. C’est ce qui a ouvert, quatre ans plus tard, la voie à la Caravane des dix mots, célébration internationale de la Francophonie par l’écriture, avec la poète Geneviève Blais. Ces dix mots ont donné l’impulsion à ce qui allait se développer grâce à l’audace et à la créativité du groupe, grâce à la confiance qui me serait accordée, dès 2014-20154. Une grande aventure poétique guidée par ceux et celles qui sont en tout temps notre boussole, les participant·e·s.

Laisser la poésie grandir pour croitre avec elle

La poésie n’a jamais été une langue de barrières,
mais une langue de ponts
Amanda Gorman  

Comme je suis poète, le groupe, se sentant en sécurité avec moi, a eu envie d’explorer la poésie. Nous avons commencé, à tâtons, en nous inspirant de magazines ou de textes isolés de poètes connus, en découpant des mots pour reconstruire nos propres textes. Puis, l’actualité s’est invitée dans nos poèmes, les politiques d’austérité du gouvernement provincial de l’époque mettant en danger le communautaire4 et certains programmes sociaux. De textes et de mots épars d’autres, nous sommes soudainement passés à des thèmes qui touchaient directement le quotidien de l’organisme et des participant·e·s. En discutant des diverses menaces sociales et économiques qui pesaient sur le communautaire et les gens qui le fréquentent, en s’inspirant de l’alphabet, nous avons créé des poèmes dans le cadre d’une vaste campagne de sensibilisation du RGPAQ6, Conjuguer l’austérité en 26 lettres. Nous avons aussi participé très activement, en poésie, à la défense de notre immeuble, sur lequel planait une menace d’éviction. Les mots du groupe sont devenus des armes contre la destruction néolibérale du filet social.

En 2015-2016, le groupe se tourne tout naturellement vers l’expression du vécu et des aspirations des personnes peu scolarisées, peu alphabétisées ou avec des difficultés de littératie, à travers des thèmes identifiés dans des textes de poètes connus ou décidés en groupe pour notre Abécédaire populaire (qui parait en 2018). Chacun·e commence à réaliser l’importance de sa voix, l’importance de se raconter, car « personne n’a jamais raconté mon histoire comme moi » (Amanda Gorman). Ce que nous testons cette année-là jettera les bases de ce que nous ferons dans les quatre années à venir.

En 2016-2017, nous nous lançons dans un ambitieux projet où nous partons à la découverte de notre quartier, Centre-Sud, avec les poètes qui l’ont habité ou qui y ont travaillé et avec ses lieux emblématiques pour nous. Nous découvrons plus d’une douzaine de poètes, dont Jean-Paul Daoust, poète souvent invité à la radio d’État, Bertrand Laverdure, poète de la ville de Montréal à ce moment, et Hector Ruiz, poète issu de l’immigration, venus nous rencontrer. Nous parcourons le quartier et ses organismes communautaires. Ironiquement, au moment où nous réalisons ce projet, la circonscription provinciale dans laquelle est situé notre quartier est menacée d’effacement. Nous saisissons l’occasion pour faire entendre notre amour de notre milieu avec d’autres organismes, élu·e·s et citoyen·ne·s.

Cette année-là, nous commençons également à développer une pédagogie poétique que nous perfectionnerons au fil du temps. Nous nous inspirons des textes des poètes découverts dont nous tirons les thèmes et des mots à travailler. Nous écrivons comme groupe, mais notre souffle nous vient de chaque personne qui le compose. Ainsi, nous prenons les idées de chacun·e, que nous reformulons de façon à retravailler la forme et le sens, en poussant plus loin les images jusqu’à ce que les vers fassent consensus. Par exemple, à partir d’un poème de Patrice Desbiens, nous discutons de l’aspect physique des bureaux de l’aide sociale, comment on y est traité·e, comment on s’y sent. Nous créons des images fortes, avec les témoignages de chacun·e, sur ce que l’on vit en tant que bénéficiaire de l’aide sociale. Nous apprenons à travailler sur le rendu oral de nos poèmes, nous investissons peu à peu la scène. Nos mots s’ancrent dans notre quartier et nous font une place près des plus grand·e·s.

En 2017-2018, nous continuons à nous approprier les mots. On s’approprie l’orthographe de façon poétique : chaque poème se concentre sur un son en particulier et ses graphies. Nous nous exprimons toujours sur des thèmes qui nous touchent pour sensibiliser les gens autour de nous : la faim et les banques alimentaires, les préjugés sur l’aide sociale, l’importance du financement des organismes communautaires, la difficulté d’accéder au marché du travail quand on a un faible niveau de littératie.

À la défense de droits de façon poétique se mêlent des thèmes qui nous aident à mieux nous connaitre en tant qu’individus. Nous poursuivons aussi nos découvertes poétiques par le biais de divers poètes, dont celles et ceux qui participent à Poésie postale, un service qui donne droit à des textes inédits par courrier, dans lequel un de nos poèmes se retrouvera pour souligner la Journée internationale de l’alphabétisation 2018.

En 2018-2019, nous nous inspirons de nos propres textes, publiés dans notre Abécédaire populaire. Les textes des membres du groupe sont « étudiés » comme ceux des poètes du Québec. On parle de nous et d’analphabétisme à la radio d’État, dans une lettre de la poète Laurie Bédard à qui nous répondons en parlant de la chance qu’ont les gens lettrés. Notre poésie rencontre aussi celle d’Erika Soucy, qui nous donne un atelier sur la beauté du langage du quotidien, et celle de Jean-Christophe Réhel, qui vient nous parler de son vécu de décrocheur/raccrocheur5. Nous continuons à écrire nos préoccupations et à décrier nos droits qui sont bafoués. On poétise aussi nos rêves et nos aspirations. Nous nous produisons avec plus de confiance sur scène dans des festivals et un de nos textes est sélectionné pour l’édition 2019 de la Journée du poème à porter.

En 2019-2020, nous continuons à travailler des thèmes qui nous interpellent dans les écrits de poètes du Québec. Nous écrivons une lettre d’amour poétique à notre députée provinciale qui est notre alliée. Nous travaillons les classes de mots par la poésie. Nous nous posons des questions existentielles et nous utilisons les réponses pour écrire. Nous nous préparons à la Semaine de l’alphabétisation populaire, organisée par le RGPAQ, à la fin mars 2020. Pour ce faire, nous écrivons des poèmes sur nos droits bafoués, en créant exagérément des fautes d’orthographes impossibles pour rendre la lecture très difficile pour les gens qui nous verront porter ces poèmes dans la plus grande station de métro de Montréal. Notre but est de les plonger dans ce que l’on vit tous les jours face à la bureaucratie lettrée. Nous attendons le jour J avec impatience. Mais, le 13 mars 2020, en raison de la pandémie de COVID-19, le Québec se met en confinement. Un confinement qui nous empêchera de nous voir pendant des mois, même à distance, en raison de la fracture numérique, mais aussi de nous produire publiquement. Par contre, grâce à cette pause, notre poésie prend une autre tournure. D’un vécu de groupe naitront des échanges poétiques par courrier. Les participant·e·s nous enverront des phrases poétiques écrites de leur foyer racontant leur vécu personnel de confinement.

En 2020-2021, les participant.e.s ont l’occasion de s’exprimer poétiquement de façon plus personnelle sur ce qui a été vécu durant le confinement. Chaque phrase exprimant une expérience individuelle bâtira le vécu collectif par le poème. Nous revenons également à notre approche traditionnelle d’écriture de poésie en groupe. Nous nous intéressons à l’histoire du quartier Centre-Sud dans le cadre d’un projet d’exposition multidisciplinaire avec l’Écomusée du fier monde. Tout au long de l’automne, nous explorons l’histoire que nous lions solidement à notre vécu actuel. La pandémie traverse l’histoire. Mais, du reconfinement en janvier 2021, découlera un nouveau retour à soi par la poésie. À l’hiver, alors que nous serons partiellement reconfiné.e.s, les participant.e.s nous enverront des phrases poétiques sur ce que la situation leur fait vivre ou ce que la poésie leur apporte. Nous présenterons virtuellement les poèmes de 2020 sur les droits bafoués durant la Semaine de l’alpha pop de 2021. Le virus de la poésie aura quand même réussi à vaincre, à sa façon, la COVID-19.

Laisser s’envoler la poésie
La poésie est toujours au cœur des questions

les plus dangereuses et audacieuses auxquelles une nation
ou le monde peuvent être confrontés Amanda Gorman

Apprendre à se défendre

Ce qui a débuté à la manière d’un jeu est devenu une lentille pour analyser le monde dans lequel le groupe et les individus qui le composent vivent. En jonglant d’abord avec les mots seulement pour le plaisir, les participant·e·s se sont peu à peu donné des droits qui ne reviennent trop souvent qu’aux personnes privilégiées dans la société québécoise : analyser les injustices, s’exprimer publiquement, contester ouvertement et rêver mieux.

Au fil du temps, le groupe a compris que ses mots, contre la dépossession de l’immeuble, en opposition à l’austérité, pour éviter l’effacement de notre circonscription provinciale, étaient une façon d’agir. Ce sont ces mots qui ont, avec d’autres, empêché le gouvernement de détruire ce qui nous lie. Comme groupe, mais aussi comme individu, « si je choisis de ne pas parler par peur, alors mon silence ne défend personne » (Amanda Gordon). Le groupe utilise son vécu, les injustices affrontées jour après jour, l’humiliation ressentie par chaque personne qui le compose, les peurs éprouvées chaque fois que l’on doit lire ou écrire en public, que l’on doit calculer le peu qu’il nous reste pour manger, que l’on ne sait pas de quoi demain sera fait, pour écrire des poèmes qui, au-delà de faire comprendre au reste de la société ce que veut dire être peu alphabétisé, mettent en lumière des injustices flagrantes et permettent de lutter contre celles-ci. Le poème devient réflexion, dénonciation, revendication.

« La poésie, c’est quelque chose qui nous fait réfléchir.
On peut tout dire dans la poésie »
I, participante.

Apprendre à rêver

La poésie n’est pas centrée que sur les injustices et le manque engendrés par nos sociétés classistes et lettrées. Elle est aussi véhicule de fierté, d’accomplissement, de beauté et de rêves. Les thèmes choisis en groupe ont souvent un caractère libérateur, voire émancipateur. Créer, voir le beau dans la vie, reconnaitre ce qu’on apporte comme humain à la société, exprimer ses qualités, réfléchir à ce que la création nous apporte, se fixer des buts, se permettre de rêver, tout cela contribue à nous bâtir comme personnes et comme collectivité. La poésie nous aide dans ce processus. Car, « [la] décision de créer, le choix artistique d’avoir une voix, le choix d’être entendu est le choix le plus politique de tous » (Amanda Gorman). Choisir, malgré le fait que la société ne nous laisse pas de place, de se développer en créant quelque chose de beau pour se faire entendre de tous et toutes est éminemment politique.

Ce choix, les participant·e·s de l’Atelier des lettres l’ont fait en s’engageant le cœur ouvert sur le chemin de la poésie. Elle le leur a bien rendu en leur donnant des ailes qui ont permis aux mots du groupe de voler dans plusieurs lieux normalement inaccessibles aux gens peu lettrés : rencontres avec des auteur·rice·s, distribution par courrier via Poésie postale, présence permanente ou temporaire de nos textes dans l’espace urbain de Montréal, diffusion de nos poèmes sur les médias sociaux, à de nombreuses prestations ou diffusions au Festival international de la littérature, au Festival de la poésie de Montréal, au Festival international de poésie de Trois-Rivières, au Festival littéraire international Métropolis Bleu/Blue Metropolis ainsi que dans des évènements liés à des causes sociales, distribution d’un poème dans une édition de la Journée du poème à porter, lecture de nos poèmes par des politicien·ne·s du Québec, présence de notre démarche de poésie dans un documentaire diffusé sur notre télévision d’État, multiples entrevues et mentions à la télé et à la radio… Notre poésie vit donc maintenant dans les espaces publics et virtuels, les écoles, les librairies, les bibliothèques, les poches de manteau, les sacs à main, les têtes et les cœurs des gens aux quatre coins du quartier, de la ville, du Québec, du Canada francophone et de la Francophonie. De quoi donner un spectaculaire envol à notre fierté et de quoi alimenter notre inspiration pour d’autres horizons à contaminer poétiquement…

Apprendre à se laisser voler
Tout le monde ne devient pas un grand poète,

mais tout le monde peut l’être et apprécier la poésie.
Et c’est cette ouverture, cette accessibilité qui en fait

la langue des gens Amanda Gorman

Apprendre à apprendre

Apprendre à écrire de la poésie en groupe est un véritable défi. C’est une démarche qui demande aux participant·e·s de l’audace (donner ses idées à tout un groupe), de l’imagination (pour pousser plus loin les idées des autres), de l’écoute et de l’attention (bien comprendre les discussions autour des idées), de la patience (attendre qu’une autre personne ait fini de s’exprimer) et de l’adaptation (on décide en groupe, mon idée peut ne pas être retenue). Ce grand défi, les participant·e·s de l’Atelier des lettres ont su le relever et en tirer profit. Après toutes ces années de poésie, les résultats sur les apprentissages « plus formels » sont flagrants. Les participant·e·s ont enrichi leur vocabulaire de façon remarquable : « J’ai trouvé ça nourrissant parce que j’ai appris des choses. Ça enrichit notre cerveau » B, participant ; « C’est différent, j’apprends des choses que je n’ai jamais apprises dans ma vie » D, participante ; « Pour moi, c’est apprendre quelque chose. Je découvre des mots » M, participante. Ce lexique développé par la poésie les amène même à créer des mots, ce qu’ils et elles n’auraient jamais cru possible ! : « On sort une nouvelle science maintenant, une science-fiction avec nos nouveaux mots » J, participant. Leur envie et leur plaisir de lire n’en deviennent que plus grands : « Prendre un livre, lire un poème, c’est quelque chose que je n’aurais jamais fait seul avant » J, participant, à l’instar de leurs habiletés en lecture et en écriture.

En effet, comme nous travaillons l’orthographe des mots pendant l’écriture des poèmes, puisque le groupe invente de nouveaux mots, la correspondance entre les sons et les graphies se construit au fil des textes, en rupture totale avec leurs souvenirs pénibles liés à l’école. De plus, étant donné que nous pratiquons beaucoup les poèmes, que ce soit à l’Atelier en groupe, ou seul·e chez soi, avant de les présenter sur scène, les participant·e·s acquièrent de meilleures capacités mnémoniques et développent leur sens de l’organisation. Ils et elles se partagent même leurs trucs : « J’avais bien mémorisé mon texte, je le répète en faisant la vaisselle » C, participant ; « Tu as le droit de faire un temps de pause entre chaque phrase pour regarder ta feuille. C’est mon truc, je le conseille aux autres » AM, participante. Finalement, dès lors que le groupe écrit et lit sa poésie pour non seulement être lu, vu, mais aussi entendu sur scène, nous travaillons le rendu oral pour les lectures publiques, ce qui entraine des progrès dans l’élocution et dans le volume de la voix de chaque personne composant le groupe. « Souvent, je ne parle pas parce que j’ai l’impression que les gens ne comprennent pas. Mais là-bas [lecture publique de poésie], c’était correct » A, participante. Ce n’est donc pas user d’une métaphore que de dire que la poésie donne une voix aux gens qui fréquentent l’Atelier des lettres.

Apprendre à déployer ses ailes

Apprendre à lire, à comprendre, à écrire et à performer de la poésie en groupe a aussi permis à chaque personne de se développer comme individu. Cette aventure a été l’occasion pour certain·e·s de travailler sur des aspects personnels : « J’ai appris à contrôler ma nervosité » F, participante ; « J’ai aimé ça de pouvoir réfléchir sur un sujet, de creuser dans nos émotions, pouvoir développer ça un peu plus » J, participant. Le plaisir, la créativité, l’imagination et la prise de risques dans un contexte soutenant et bienveillant sont autant d’effets de notre démarche poétique, mais aussi de facteurs qui ont amené les participant·e·s à tenir la tête un peu plus haute chaque jour.

À vrai dire, la confiance en soi acquise grâce à la création poétique est sans conteste le plus bel effet secondaire de cette contamination : « Le monde nous a applaudis et nous a félicités. Ça me donne de la confiance. Je n’avais jamais eu confiance, personne ne m’avait donné confiance » C, participante. La fierté, par rapport au groupe et à soi, est aussi un symptôme bien réjouissant: « Je trouve ça magnifique car les gens nous regardent avec joie, curiosité et patience » D, participante ; « Quand on fait des poèmes en groupe, c’est moins gênant d’aller au micro, parce qu’on sait qu’on a quelqu’un derrière nous. Le groupe est fort » I, participante ; « Ensemble, on est capables de tout » C, participant.

Cette dernière citation démontre bien l’effet pandémique de la poésie sur le groupe : le développement des aptitudes à travailler en équipe et d’un solide sentiment d’appartenance. « C’est bien de s’aider et de se faire aider » M, participante ; « La poésie, ça représente l’Atelier des lettres » A-M, participante ; « La poésie en groupe, c’est le plus beau cadeau du monde » S, participant. Cette cohésion au sein de groupe nous nourrit tous et toutes chaque jour et fait de nous de meilleur·e·s humain·e·s.

Toujours plus haut, toujours plus loin

Pour le groupe, il est clair que la propagation poétique, bien qu’installée depuis quelques années, ne fait que commencer. Les idées de projets ne manquent pas : zines6 poétiques, publication d’un recueil, vidéopoèmes, etc. Il est fort à parier que l’Atelier des lettres profitera des effets du vaccin pour développer de nouvelles souches poétiques dans d’autres évènements littéraires et dans d’autres milieux dans les années à venir. Et ce sera la plus belle contagion possible…


  1. Voir : Amanda GORMAN, Utiliser votre voix est un choix politique, in TED-Ed Weekend, Novembre 2018. https://www.ted.com/talks/amanda_gorman_using_your_voice_is_a_political_choice?language=fr&fbclid=IwAR3ulx8xHwxFiyMH4xz5vlsBz0rX5H1YkB_oO45XvyAsyi7HeJne_vI-7rQ#t-118188             
  2. Voir : Martine FILLON, Le goût sucré des mots, in Journal de l’alpha n° 219, 4e trimestre 2020, p. 65-72. www.lire-et-ecrire.be/ja219
  3. Les organismes communautaires sont des organismes, publics ou privés, qui assurent à la population d’une aire géographique vivant en logement autonome des services sociaux courants.        
  4. Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec. www.rgpaq.qc.ca/
  5. Un décrocheur est une personne qui a quitté l’école avant ses 18 ans et qui n’a donc pas obtenu le diplôme d’études secondaires. Un raccrocheur est une personne qui revient en formation quelques années plus tard, souvent dans un centre d’éducation des adultes, pour obtenir son diplôme d’études secondaires.
  6. Fanzine à diffusion limitée et tirage amateur.