En France, les dispositifs de la formation de base, qu’ils soient adressés à des personnes allophones ou francophones, ont évolué vers une logique « managériale » de la formation. L’évolution du métier de formateur et sa professionnalisation ont été fortement marquées par les transformations progressives à l’œuvre dans le secteur.

Evolution de la formation de base en France : pour quelle professionnalisation du métier de formateur ?

Aurélie Leroy, Lire et Écrire Communauté française Avec la collaboration d’Ida Legagneur, formatrice FLE-alpha-illettrisme, La Brèche et ancienne ancienne co-responsable de l’association CLéS, organisme de formation solidaire

Depuis les années 80, le secteur de la formation de base en France a choisi, à la différence de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de distinguer l’illettrisme de l’analphabétisme.  Des dispositifs de formation ont été mis en place en raison de ce choix. La première partie de cet article s’attache donc à la description et à l’évolution de ces dispositifs. La deuxième partie met en exergue la manière dont ils ont impacté la professionnalisation du métier de formateur.

Des dispositifs de formation distincts selon le public

Selon l’Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme1 (ANLCI), l’illettrisme désigne des personnes de plus de 16 ans qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maitrise suffisante des compétences de base, c’est-à-dire comprendre et s’exprimer à l’oral, lire, écrire, tenir un raisonnement mathématique, se repérer dans le temps et l’espace, utiliser les outils numériques pour être autonomes dans les situations de la vie courante2. Les personnes illettrées sont celles dont les compétences relèvent du niveau 1 ou 2 du cadre de référence de l’ANLCI3– équivalant aux compétences acquises au terme du brevet du collège en France4. Pour ces personnes, il est question de réapprendre et de renouer notamment avec la culture de l’écrit. L’analphabétisme, quant à lui, concerne les personnes allophones/migrantes ayant été peu ou pas scolarisées et qui doivent entrer dans un premier niveau d’apprentissage des compétences de base.

Le choix opéré par la France de distinguer ces deux notions a donné lieu à des dispositifs de formation distincts : les formations linguistiques (ou formations en alphabétisation) destinées à un public allophone ou migrant et les formations destinées à un public francophone ayant été scolarisé en France. Par conséquent, comme le souligne Ida Legagneur de l’Association La Brèche5, « il n’existe donc pas, administrativement parlant, de français analphabètes puisque l’école est obligatoire. Or, certaines populations des départements et régions d’Outre-Mer (DROM) sont considérées comme françaises alors qu’elles n’ont pas été scolarisées ou peu scolarisées en langue française. Elles se retrouvent donc entre 2 dispositifs »6.

Mais que représentent les phénomènes de l’illettrisme et de l’analphabétisme sur le territoire français ? Sur le plan statistique, l’enquête sur les compétences des adultes (PIAAC7) menée en 2012 a mis en évidence que 22% des personnes vivant en France métropolitaine âgées de 16 à 65 ans ont un faible niveau de compétence dans le domaine de l’écrit et 28% dans le domaine des chiffres. Une étude plus précise sur le taux d’illettrisme (enquête IVQ8) publiée la même année montre que 7% des personnes scolarisées sont en très grande difficulté avec l’écrit. Les jeunes de 16 à 25 ans sont également concernés puisque, selon l’enquête Journée défense et citoyenneté (JDC9), 4,9% d’entre eux peuvent être considérés « en situation d’illettrisme ».

Les formations destinées aux personnes allophones

Historiquement, la formation linguistique des personnes migrantes s’est construite autour du bénévolat. Dans les années 60, il y a eu une multiplication des ateliers « d’alphabétisation des travailleurs étrangers », assurés par des syndicats et des associations soutenues financièrement par le Fonds d’action social (FAS)10. A partir des années 90-2000, le gouvernement met en place une politique « d’intégration » des immigrés dans un contexte accru de répression des migrations irrégulières. L’apprentissage de la langue française devient alors un levier de « l’intégration » et une priorité. Le Contrat d’accueil et d’intégration (CAI) est créé en 2003, rendu obligatoire en 2007 et remplacé en 2016 par le Contrat d’intégration républicain (CIR). Il repose sur un engagement réciproque entre le primo-arrivant obtenant un titre de séjour pluriannuel et le suivi d’une formation civique (Portrait de France, Santé, Emploi/formation, Parentalité) ainsi qu’un parcours de formation linguistique obligatoire si le niveau évalué lors de la signature du CIR est inférieur au niveau A1, défini par le Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL11). Selon le niveau de maitrise du français du signataire, la durée peut s’étaler entre 100 et 600 heures, ce qui correspond à entre 14h et 28h de cours hebdomadaires. Le dispositif est géré, depuis 2009, par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) selon une logique de marché public : les organismes qui dispensent les formations sont sélectionnés sur base de leur réponse à un appel d’offres renouvelé tous les 3 ans12.

Le « Français langue d’intégration » (FLI) est un dispositif créé suite à la mise en place du Contrat d’accueil et d’intégration. Il se situe dans la prolongation du Français langue étrangère13 et se veut représenter l’apprentissage du français adapté à des migrants adultes désireux de s’installer en France. Un référentiel, définissant des contenus de formations, a été élaboré en 2011 sous l’égide du Ministère de l’Intérieur. Le FLI privilégie l’acquisition des compétences orales et de lecture en vue de proposer une acquisition de la langue en immersion à partir de documents authentiques. Il se concentre sur les préoccupations pratiques que peut rencontrer une personne étrangère accueillie sur le territoire français : vivre au quotidien, chercher un emploi, accompagner ses enfants dans leur scolarité, participer à la vie citoyenne, etc.

En dehors de ce parcours d’intégration, il existe peu de formations destinées au public analphabète. Certaines d’entre elles s’inscrivent dans le cadre de l’insertion professionnelle et sont données par rance Travail – anciennement Pôle Emploi14 ou des associations. Toutefois, France Travail ne favorise pas des formations s’inscrivant dans une temporalité longue, nécessaire pour ce type de public, rappelle Ida Legagneur.

Les associations de proximité dispensent quant à elles des formations d’alphabétisation qui visent à acquérir une autonomie dans les démarches de la vie courante. D’autres formations, dispensées par les écoles, visent encore le soutien à la scolarité des enfants et la compréhension du système scolaire français15. Ces dernières s’organisent à raison de quelques heures par semaine.

Les formations à destination des personnes illettrées

Pour les personnes en situation d’illettrisme, la majorité des dispositifs de formation existants s’adressent à des demandeurs d’emploi et poursuivent des objectifs d’élaboration d’un projet professionnel, d’accès à un emploi ou à une formation qualifiante. A partir des années 2000, la formation de base s’est en effet insérée dans des politiques plus larges de formation professionnelle, de lutte contre le chômage et l’exclusion, en accord avec les orientations européennes et internationales16. Ces dispositifs sont organisés par France Travail. Des associations de proximité dispensent des ateliers de quelques heures par semaine afin de remobiliser les personnes illettrées sur la lecture et l’écriture, d’améliorer leur autonomie dans la vie quotidienne et de favoriser leur insertion sociale.

A la différence du domaine de la formation linguistique des migrants adultes, organisé par l’Etat, et dont les balises pédagogiques ont été fixés au travers du référentiel FLI par le biais du système d’appels d’offre, les actions concernant les personnes illettrées s’avèrent, à la base, davantage éparpillées. Créé en 2000 sous forme d’un groupement d’intérêt public, l’ANLCI a pour missions de fédérer les moyens de l’Etat, des collectivités territoriales, des entreprises et de la société civile en matière de lutte contre l’illettrisme. L’ANLCI est chargée de l’animation du réseau des Centres Ressources Illettrisme (CRI) qui agissent sur les différents territoires. Ces derniers orientent et informent le public notamment sur l’offre existante dans la région ; les actions de formation étant parfois difficiles à repérer car les acteurs concernés interviennent souvent conjointement sur d’autres actions que l’illettrisme17. Le secteur de la formation à destination des personnes illettrées est donc davantage fragmenté.

Elargissement des compétences de base et création d’un nouveau marché de la formation

Les formations dispensées aux personnes illettrées et analphabètes visent principalement à développer les compétences en lecture et écriture, en mathématiques et celles liées aux usages numériques. Avec le dispositif CléA, l’éventail des compétences de base visées par les formations s’est élargi. Créé en 2016, le certificat de connaissances et de compétences professionnelles a été construit par les partenaires sociaux pour traduire, dans un champ professionnel, le socle de compétences-clés européennes18, jugé trop scolaire. Cette certification interprofessionnelle, reconnue nationalement, permettrait aux personnes peu qualifiées ou peu diplômées dont font partie les personnes illettrées et analphabètes, d’obtenir une certification attestant de connaissances et de compétences professionnelles et/ou d’entrer dans un parcours de formation visant à acquérir ces connaissances et compétences dans différents domaines19. Ce dispositif a encouragé l’émergence d’un nouveau marché de la formation au sein duquel les organismes de formation sont devenus « évaluateurs Cléa ».

Une approche principalement managériale de la formation

En somme, la conception de la formation de base, qu’elle soit destinée aux personnes illettrées ou aux personnes migrantes, s’inscrit principalement, selon la typologie de Véronique Leclercq20, dans une conception managériale de la formation au service d’une employabilité accrue, participant ainsi à la compétitivité économique de la France et de l’Europe. L’engagement de l’apprenant est sollicité dans une vision fonctionnelle de la formation. Il est appelé à développer ses compétences afin de s’adapter au contexte socio-économique. La maitrise des compétences de base est davantage reliée à l’insertion sur le marché du travail, au fonctionnement de la société, à sa citoyenneté, à son autonomie. En ce qui concerne la formation linguistique des migrants, la maitrise de la langue concourt à l’intégration et à la cohésion de la société.

Toutefois, les finalités d’émancipation ne sont pas totalement absentes du paysage français ; certaines associations s’appuient sur l’éducation ou l’alphabétisation populaire au sein de leurs formations ou actions à destination des personnes peu diplômées, illettrées ou analphabètes. Il y a donc une certaine place à la conception compréhensive où la formation vise à appréhender les inégalités productrices d’analphabétisme et d’illettrisme et à favoriser une plus grande participation sociale et culturelle des apprenants.

Professionnalisation et logique de marché

Les transformations progressives relatives à la formation de base ont conduit à une structuration et une professionnalisation du domaine selon Véronique Leclercq21. L’offre de formation s’en est trouvée davantage structurée, surtout en ce qui concerne les formations linguistiques à destination des personnes migrantes. Le passage d’une logique de subventionnement à une logique de marché organisée en appel d’offres a mené à la création de critères d’éligibilité à ces formations, dans lesquels les organismes, tout comme les demandeurs, doivent « rentrer ». 

Ce passage a entrainé davantage de prescriptions pour les professionnels qui doivent « inscrire leur action pédagogique dans certains cadres : valorisation de l’approche par compétences, usage de référentiels, formalisation des résultats, préparation à la certification, incitation à la recherche d’efficacité »22. La régulation des politiques de formation poursuivant une conception managériale, comme nous l’avons vu précédemment, s’appuie sur un discours appelant à la qualité et à la mesure des effets concrets des actions de formation. La professionnalisation devient un enjeu important à partir des années 2000 et est marquée notamment par une « Masterisation » de la formation initiale des formateurs.

Une masterisation de la formation initiale des formateurs

Dans les années 70, le secteur de la formation de base comptait majoritairement des bénévoles militants ou enseignants. Au fil des années, les formateurs du champ de la formation de base sont devenus de plus en plus diplômés, salariés comme bénévoles23. Selon certaines enquêtes, il apparait que, dans les années 90, la plupart des formateurs avaient un niveau bac+224. Actuellement, le métier de formateur nécessite, dans la plupart des appels d’offres, la détention d’un diplôme universitaire25 de type Master en Français langue étrangère, que ce soit pour dispenser des cours à un public analphabète ou illettré. Cette formation universitaire s’inscrit au sein des filières de langues vivantes et de langues modernes. L’accent est donc mis sur la didactique des langues, la pédagogie interculturelle, l’ingénierie de formation, etc.

En ce qui concerne les formations en Français langue d’intégration relevant de l’OFFII, un diplôme de FLI a été rendu obligatoire de 2013 à 201826. La création d’un label « qualité FLI » durant cette période, sous l’autorité du ministère en charge de l’intégration, a en encouragé les universités à développer des modules de formation spécialisés en FLI et par conséquent les organismes de formations à se former en cette matière27. En 2018, l’appellation FLI a disparu officiellement et s’est retrouvée absorbée par la formation en FLE.


Précarisation du métier de formateur dans un contexte concurrentiel 

Si le diplôme universitaire semble offrir à priori un statut avantageux et valorisé, ce dernier souffre de certaines faiblesses en raison des faibles financements de l’Etat et de son insertion dans une logique de marché : contrats à durée déterminée, différences de rémunérations pouvant être importantes selon les organismes, … Le statut est souvent précaire. Les dispositifs de financement sont, la plupart du temps, éphémères de sorte que la pérennité de l’emploi ne peut être assurée. Les conditions de travail de ce métier semblent devenir de plus en plus incertaines. Comme le met en évidence Ida Legagneur : « Ces dernières années, on va vers un système d’individualisation. Le marché du travail demande de plus en plus des autoentrepreneurs, des statuts d’indépendant, de freelance, etc. Et quand on est entrepreneur, on ne peut pas revendiquer collectivement de meilleures conditions de travail ».

L’illettrisme, dans l’angle mort de la professionnalisation certificative ?

Si le Master en FLE permet l’acquisition de compétences utiles pour former les personnes allophones à l’acquisition d’une langue étrangère, ses diplômés ne sont pas toujours préparés à intervenir après d’un public en situation d’illettrisme28. L’approche scolaire du FLE peut se révéler inefficiente, mal adaptée pour un public dont les parcours sont marqués par l’échec scolaire… et rendre ainsi les formateurs « mal outillés ».

L’offre de professionnalisation universitaire certifiante intégrant la problématique de l’illettrisme s’est d’ailleurs restreinte depuis 2008, en se centrant sur le FLE et le FLI29. Depuis 2020, il n’existe plus de certification active reconnue par l’Etat30 en lien avec la formation des publics en situation d’illettrisme ; ce qui ferme la possibilité de financer des parcours de formation à la profession31. Toutefois, une offre de professionnalisation importante non certifiante est bel et bien présente et portée par les Centres de Ressources Illettrisme, l’ANLCI mais également par des associations qui organisent des modules de formations destinés aux formateurs actifs dans le domaine de l’illettrisme.

Selon l’Etat des lieux de la professionnalisation des formatrices et formateurs de personnes en situation d’illettrisme mené par l’ANLCI, de nombreux acteurs « s’accordent à dire que l’absence de certification des compétences de formation des publics en situation d’illettrisme représente un réel manque »32. Ces derniers expriment des besoins de formation, de compétences en lien avec les spécificités des publics en situation d’illettrisme :

  • La contextualisation des apprentissages, soit donner du sens aux apprentissages en faisant le lien avec les situations de la vie quotidienne, personnelle ou professionnelle ;
  • Développer un positionnement des formateurs et un mode de relation d’adulte à adulte en considérant l’apprenant comme quelqu’un qui a construit d’autres façons de faire, et pas comme quelqu’un qui ne sait pas, et en prenant en compte la situation spécifique de l’apprenant qui n’est pas en train d’apprendre une langue étrangère.

Il ressort que l’évolution de la professionnalisation de la formation de base des formateurs s’adressant à des personnes en situation d’illettrisme ou d’analphabétisme reste fortement tributaire des politiques et des dispositifs de formation pour ces publics. Il apparait que les politiques de certification universitaire dépendent largement des exigences en matière de recrutement formulées par les financeurs dans leurs cahiers des charges et appels d’offres. Le secteur de la formation linguistique pour les migrants a davantage été structuré, investi et a favorisé la montée en qualification des formateurs en FLE… Pour faire bouger les lignes, les cahiers des charges des actions de formation doivent intégrer les besoins de formation et attentes formulées par les acteurs de la lutte contre l’illettrisme. Pour ce faire, il s’agit surtout de questionner la place et la spécificité de la lutte contre l’illettrisme au sein des politiques de formation des adultes tout au long de la vie.


  1. Voir leur site : https://www.anlci.gouv.fr/.
  2. Voir : https://parlera.fr/wp/wp-content/uploads/2023/04/FR-Parlera_23_4degresANLCI.pdf. A partir du niveau 3, on parlera de remise à niveau.
  3. Voir : https://parlera.fr/wp/ressources/4-competences-de-base-illettrisme/les-4-degres-dillettrisme/.
  4. Equivalent à la 3ème année du secondaire inférieur en Fédération Wallonie-Bruxelles.
  5. La Brèche est une association d’éducation populaire qui porte différents projets d’accompagnement, de sensibilisation et de formation d’individus, d’associations ou de collectivités locales. Pour plus d’informations : https://www.la-breche.fr/.
  6. C’est le cas, par exemple, de la communauté mahoraise (provenant de l’île de Mayotte) vivant sur l’île de la Réunion. Cette communauté, bien qu’ayant un niveau scolaire faible, se retrouve exclue du dispositif officiel lié au Contrat d’Intégration Républicaine. Voir également : https://fli.atilf.fr/wp-content/uploads/2023/04/Article_eclairages_1_PUREN-2.pdf.
  7. En 2012, 24 pays de l’OCDE ont participé à cette enquête internationale sur les compétences des adultes. Voir : https://www.oecd.org/fr/competences/piaac/.
  8. L’enquête Information et vie quotidienne a été menée par l’Institut national de la Statistique et des études économiques : https://www.insee.fr/fr/metadonnees/source/operation/s1450/presentation.
  9. Voir : https://www.education.gouv.fr/journee-defense-et-citoyennete-2022-plus-d-un-jeune-francais-sur-dix-en-difficulte-de-lecture-378302.
  10. Ulysse BICAL, La formation linguistique des bénévoles dans la politique d’intégration, in Recherches en didactique des langues et des cultures, 21 janvier 2023, https://journals.openedition.org/rdlc/11845.
  11. Pour plus d’informations à ce sujet : https://eduscol.education.fr/1971/cadre-europeen-commun-de-reference-pour-les-langues-cecrl.
  12. Maude VADOT, Dix ans après la parution du référentiel Français langue d’intégration, où va la formation linguistique obligatoire en France ? Le cas des marchés OFII 2022-2024, in Recherches en didactique des langues et des cultures, 21 janvier 2023,https://journals.openedition.org/rdlc/11946.
  13. Le système français a créé de nombreuses appellations dans le domaine de la formation linguistique. Un apprenant dit « FLE » est un apprenant qui a besoin d’apprendre la langue française qui lui est étrangère. Le Français langue seconde (FLS) s’adresse à des personnes qui n’ont pas le français pour langue maternelle, mais sont néanmoins en contact proche avec la langue française (par exemple dans les pays multilingues…). Le Français langue de scolarisation (FLSco) constitue une catégorie du Français langue seconde. Il est enseigné aux enfants dont la langue maternelle n’est pas le français. Le Français sur objectifs spécifiques (FOS) est une démarche pédagogique dont l’objectif est l’accès à des compétences langagières dans des situations identifiées de communication professionnelle ou de formation (vocabulaire adapté au milieu professionnel, usage de l’écrit en Validation des acquis de l’expérience…).
  14. Ces formations sont organisées à raison de 35 heures hebdomadaires et durent en moyenne 6 mois. Elles préparent à la certification conformément aux niveaux européens du cadre de référence, soit le DILF (niveau A1.1) ou le DELF (niveau A1 à B2).
  15. Dispositif « Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des enfants », voir : https://eduscol.education.fr/2187/ouvrir-l-ecole-aux-parents-pour-la-reussite-des-enfants.
  16. Véronique LECLERCQ, La formation de base en France : vers un modèle managérial renouvelé ?, in Les Politiques sociales, 2014/1, pp. 31-45, https://www.cairn.info/revue-les-politiques-sociales-2014-1-page-31.htm.
  17. Hervé ADAMI, La lutte contre l’illettrisme est-elle bien outillée ? Quelles ressources pour les formateurs et les apprenants ?, in Revue TDFLE, n°75, 2020, https://revue-tdfle.fr/articles/revue-75/1506-la-lutte-contre-l-illettrisme-est-elle-bien-outillee-quelles-ressources-pour-les-formateurs-et-les-apprenants.
  18. Le Parlement européen a adopté en 2006 un cadre pour formaliser huit compétences-clés nécessaires pour tout individu afin de développer sa citoyenneté, son employabilité, la cohésion sociale et son épanouissement personnel.  Voir : https://competencescles.eu/article/le-cadre-europeen-des-competences-cles.
  19. Soit 7 domaines : la communication en français, l’utilisation des règles de base de calcul et du raisonnement mathématique, l’utilisation des techniques usuelles de l’information et de la communication numérique, l’aptitude à travailler dans le cadre de règles définies d’un travail en équipe, l’aptitude à travailler en autonomie et à réaliser un objectif individuel, la capacité d’ apprendre à apprendre tout au long de la vie, la maitrise des gestes et postures, et le respect des règles d’hygiène de sécurité et environnementales élémentaires.
  20. Véronique LECLERCQ, Formation de base des adultes, quelles conceptions de la maîtrise de l’écrit et de son développement : l’exemple de quatre pays francophones, in Revue LIDIL, Université de Grenoble, 2003, pp. 145-160.
  21. Véronique LECLERCQ, op.cit., 2014.
  22. Ibidem, p.35.
  23. Hervé ADAMI, op.cit.
  24. Sophie ETIENNE, Pour une prise en compte d’un secteur négligé en didactique du français langue étrangère : la formation de base, 2007, https://theses.hal.science/tel-00151868/document.
  25. La formation universitaire française repose sur trois diplômes nationaux, la Licence (Bac +3), le Master décliné en Master 1 (Bac +4, tronc commun) et Master 2 (Bac +5, spécialisation) et finalement le Doctorat (Bac +8).
  26. Étant devenue « inutile » en raison de la prise en compte de ses critères dans les cahiers des charges des formations linguistiques délivrées aux étrangers signataires du Contrat d’intégration républicaine (CIR). Il
  27. Référentiel du français langue d’insertion, https://parlera.fr/wp/wp-content/uploads/2012/09/FLI-Le-R%C3%A9f%C3%A9rentiel.pdf.
  28. Hervé ADAMI, op.cit.
  29. ANLCI, Illettrisme, une offre de professionnalisation très disparate selon les régions, 2024 https://www.gref-bretagne.com/ressources/illettrisme-une-offre-de-professionnalisation-tres-disparate-selon-les-regions/#el-texte-10.
  30. Soit reconnue par le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) qui recense tous les diplômes reconnus et délivrés par l’Etat ou au répertoire spécifique (RS) qui répertorie l’ensemble des certifications professionnelles répondant à des besoins complémentaires à l’exercice d’un métier.
  31. En France, chaque individu dispose d’un compte personnel de formation (CPF) depuis 2014. Celui-ci permet à toute personne active, dès son entrée sur le marché du travail d’acquérir des droits à la formation mobilisables tout au long de sa vie professionnelle (maintien des droits à la retraite, prise en charge des frais de formation, etc.). L’ambition du CPF est ainsi de contribuer au maintien de l’employabilité et à la sécurisation du parcours professionnel.
  32. ANLCI, Professionnalisation des formatrices et formateurs de personnes en situation d’illettrisme : état des lieux, ANLCI, octobre 2023, https://www.anlci.gouv.fr/ressources/etat-des-lieux-la-professionnalisation-des-acteurs-2023/.