Cet article relate deux ans d’ateliers de Parole-Écriture mis en place à Liège dans une institution pour hommes sans logis. Y est racontée l’histoire de ces hommes traversés par un désarroi lié au sentiment d’être abandonnés et méprisés, faisant l’expérience d’un quotidien dur et brutal, marqués par les inégalités et les rapports de domination. À travers des pratiques concrètes héritées des ateliers d’écriture et de la méthodologie des Intelligences citoyennes1, l’enjeu a été de transformer, de manière collective, Un Destin subi en Nos Destinées réinventées, pour reprendre le pouvoir sur sa vie. À des méthodes expressives et créatives, la démarche a constamment associé une approche critique de la société, des outils institutionnels d’examen des inégalités, des ressources analytiques pour déconstruire les stigmatisations et comprendre les mécanismes d’oppression.

« Un Destin, Nos Destinées ». Dire, écrire pour construire l’agir

Gisèle Eyckmans, travailleuse sociale et animatrice d’atelier d’écriture
Majo Hansotte, conceptrice de la méthodologie des Intelligences citoyennes et formatrice en éducation populaire

Sortir de l’abandon social

Un Destin, Nos Destinées est le titre d’un ouvrage racontant trois approches des Intelligences citoyennes, vécues à des moments différents, dans des contextes différents, à Liège et à Québec. Toutefois, cet article se centrera sur la première approche, qui donne son titre à l’ouvrage, celle menée à Liège par Gisèle et Murielle, l’une en tant que travailleuse sociale, l’autre en tant que psychiatre, au sein d’une maison d’accueil ouverte à des SDF hommes. Des « sans domicile fixe », selon la terminologie officielle, mais que l’initiatrice de l’expérience, Gisèle, a appelés provisoirement Les Habitants de la rue, en attendant qu’ils se donnent eux-mêmes un nom de fierté. Le parcours raconté a quelque chose d’intemporel, tant la pauvreté et l’errance demeurent et s’aggravent au cœur de nos villes.

Comme un journal de bord, le témoignage de Gisèle, revisité avec Majo, retrace, étape par étape, le trajet d’un groupe d’hommes aux prises avec un destin peu amène, des hommes qui se reconstruisent grâce à un espace de paroles dites, écrites, partagées. Cette narration d’expérience est rédigée à deux mains, celle de Gisèle pour le témoignage vécu, celle de Majo pour les précisions méthodologiques liées aux Intelligences citoyennes.

Parole agissante, écriture agissante

Une audace dans le cadre d’un travail social classique : un beau jour, Gisèle et Murielle mettent en place, au sein d’une maison d’accueil pour hommes sans logis, des ateliers de Parole-Écriture, avec inscription volontaire, ateliers qui se déroulent en plusieurs séquences que chacun s’engage à suivre, dessinant chaque fois un parcours qui se renouvelle régulièrement avec d’autres inscrits. Contrairement aux idées reçues et malgré le scepticisme de certains travailleurs sociaux, ils sont nombreux à vouloir y participer, ce qui amènera à construire des petites listes d’attente.

Écrire des textes créatifs, symboliques, artistiques, auto-biographiques… est rarement un acte spontané ou naturel. Privilège social, l’écrit non fonctionnel exige une audace, représente contrainte et renoncement à la facilité. La tradition des ateliers d’écriture part du principe qu’écrire est à la fois une autorisation que l’on se donne et une prescription à laquelle on obéit, prescription que l’autre vous formule ou que l’on se formule à soi-même, ou les deux à la fois. Cette vision méthodologique s’applique aussi à toute prise de parole où l’on ose dire et se dire.

Dès lors, dans l’atelier de Parole-Écriture, mis en place au sein de l’institution par Gisèle et Murielle, est assumée cette double dimension : autoriser (supprimer les blocages, donner confiance) et prescrire (formuler des injonctions « déclencheuses »), à travers des propositions de prise de parole et d’écriture qui tentent de lever les peurs. Et si les parcours sont différents, le principe de départ est que face à la parole et à l’écriture, toutes les personnes sont capables et en butte aux mêmes peurs ; les animatrices parlent et écrivent elles aussi.

Dire et écrire pour agir. À travers des processus concertés et réfléchis, transposables en différents lieux, il s’agit de dire un vécu, des rêves, des sentiments, des colères autour du Juste et de l’Injuste, et d’y accrocher des mots, des textes, des gestes, des symboles, des formes, des dessins. Pour construire un NOUS et déboucher sur un agir collectif. Un agir susceptible de faire bouger les lignes, de bousculer les regards des autres, de percuter les processus de domination, tout en transformant les acteurs eux-mêmes. Dire et écrire pour passer du subir à l’agir.

La clé de ces ateliers, c’est la reconnaissance : reconnaissance de soi par soi, par les autres, par la société. Ce travail commence au cœur de l’espace-atelier, construisant une reconnaissance réciproque en JE-TU, faisant surgir l’émotion et le désir d’amour, de tendresse et construisant un NOUS. Ce NOUS agissant s’engage ensuite vers l’extérieur (la ville, le monde) dans des combats citoyens et politiques, au sens premier du terme politique (la « polis », la cité commune) : des combats porteurs de reconnaissance sociale, de transformations pour Tous et Toutes, porteurs d’exigences de dignité.

Se travaillent donc les multiples voies de la reconnaissance : l’amour, la solidarité, les droits humains. L’aventure proposée est de parcourir le lien social à travers l’exploration des personnes grammaticales, Je, Tu, Nous, pour oser dire et écrire. Pour prendre avec soi les histoires des autres, être reconnu dans sa propre histoire par les autres et agir sur des destinées plurielles et ouvertes que l’on forge, plutôt que subir un destin. Contre Un Destin prescrit, Nos Destinées à construire.

Des principes-repères de travail sont proposés aux participants des ateliers ; ils vont les enrichir, les réécrire ou les revisiter à chaque fois. Égalité : il n’y a pas de bons ou de mauvais textes, de bonnes ou mauvaises prises de parole ou réalisations, chaque mot dit et/ou
tracé transmet une idée intéressante pour le groupe. Solidarité : on se respecte à l’intérieur du groupe, on prend chacun avec soi les paroles et les récits des autres pour construire une action ensemble. En fidélité à un Nous responsables, où ce qui est dit n’est pas utilisé n’importe comment à l’extérieur mais nourrit une démarche commune. Tous ces repères sont activés pour se permettre une réelle Liberté individuelle et collective.

Ainsi est vécu de l’intérieur le Gouvernail « planétaire » proposé par Majo Hansotte. Reconstruit par et avec les participants, ce Gouvernail soutiendra l’analyse critique de la société et du monde, en ouvrant sur des exigences de changements pour Tous et Toutes.

Les ateliers aborderont aussi l’utopie, de manière concrète et créative : ainsi les corps des participants figurant des statues-espérances, au cœur d’un quartier heureux, d’une ville égalitaire, que l’on raconte, dessine, structure…

Ces parcours utopiques font apparaitre la nature des principes démocratiques, autrement dit les visées du Gouvernail : ce sont des visées régulatrices, des directions vers lesquelles nous nous engageons. Ce ne sont pas des vérités révélées ou des certitudes que l’on peut penser acquises définitivement un jour. Jamais nous ne connaitrons l’égalité parfaite par exemple. Restera toujours un écart entre les réalités et les principes fondateurs des droits humains et démocratiques. L’écart nourrit le conflit démocratique, essentiel à la dynamique citoyenne. Les principes démocratiques sont des exigences à réactiver en fonction des situations. Autrement dit, chaque fois qu’une nouvelle injustice surgit, la réponse n’est pas donnée, elle est à construire et à reconstruire.

Les visées du Gouvernail sont à l’œuvre dans de nombreux mouvements citoyens de par le monde aujourd’hui. Un fil conducteur les traverse : c’est l’exigence d’un Commun (le « Bien » commun sans possédant, donc le Commun), l’exigence d’un plein usage des composantes de la vie humaine, sans devoir s’endetter, les acheter à un possédant ou se vendre, s’inféoder. Droit à l’eau, à une terre vivable, à un air respirable, à la nourriture, à la santé, à un toit, à la paix, à un revenu, à la culture, à l’éducation, aux ressources numériques, à la mobilité, à un rôle social valorisé, à l’expression…

Au-delà de ces repères communs, participer à un atelier de Parole-Écriture, au sein de la Maison, ne nécessite pas que l’on soit à l’aise avec l’écrit ou que l’on aime écrire ; la parole et tous les registres créatifs sont sollicités. L’écriture au sens propre reste une ressource parmi d’autres, si elle est maniée avec plaisir, et le cas échéant, des « écrivants » se mettent au service des autres, quand un écrit en tant que tel s’impose. Autre repère proposé par les animatrices : clôturer son parcours dans l’atelier en choisissant une action à mener à titre personnel et une action à mener ensemble autour du Juste et de l’Injuste.

L’ouvrage Un Destin, Nos Destinées raconte de nombreuses initiatives ; à titre d’exemples, nous résumerons ici deux actions pour chacune de ces perspectives.

Transformer son parcours de vie

« Toi aussi, tu en crèves de ne pas être aimé. » Qu’une telle parole ose se dire est une petite révolution chez ces hommes très taiseux sur leurs émotions. Les animatrices ont réalisé de petites cartes de jeu avec des infinitifs positifs de la vie quotidienne, les uns très courants, d’autres moins : cuisiner, envoyer un courrier, bavarder, marcher, regarder les étoiles… Les participants choisissent une carte, ou en proposent une autre si nécessaire, et puis ils se disent un petit peu à partir de là. Parmi ces cartes, le verbe « aimer ». La carte « aimer » est réclamée chaque fois par de nombreux participants, amenant les animatrices à la reproduire en plusieurs exemplaires. Cette prise de parole timide à partir de ces cartes est le début d’un travail personnel et collectif, qui débouchera souvent sur des prises de résolution, comme par exemple reparler avec ses enfants…

Transformer son parcours de vie implique aussi de transformer son parcours dans la ville, à travers, racontés, écrits et/ou dessinés, les lieux que chacun « habite et vit » ainsi que d’analyser les séparations à l’œuvre dans l’architecture et les pratiques urbaines. Ce parcours amènera à identifier des portes que l’on n’ose pas pousser et se terminera par une étonnante soirée à l’Opéra, préparée soigneu-sement. L’expérience « Opéra » modifie le regard des personnes sur elles-mêmes ainsi que le regard de certains acteurs de l’institution sur leurs potentialités.

Se faire respecter

Ce deuxième axe des ateliers Parole-Écriture repose sur les moments-colère. Ceux-ci surgissent spontanément, exprimés sur le vif par un ou des participants vivant une situation ressentie comme injuste. Mais ils s’énoncent aussi de façon concertée sur des situations plus récurrentes, grâce à des démarches de remémoration d’injustices, démarches proposées par les animatrices.

Aujourd’hui, Bruno est en colère, on lui a volé « son beau jeans », celui qu’il soigne et enfile pour ses démarches à l’extérieur. Plutôt que de casser la gueule aux petits cons qui lui ont fait cela (et que l’on n’identifie pas forcément), les animatrices proposent la démarche de potentialisation des récits d’injustice et du pacte narratif des Intelligences citoyennes. À travers une démarche de compréhension (au sens de prendre avec soi), une reconnaissance réciproque s’élabore en un pacte narratif entre les participants pour passer du subir à l’agir.

Bruno raconte et tous les participants, avec lui, formulent des cris du cœur, tracent des images et émettent des exigences de changements. Cris du cœur et images amèneront l’idée d’une intervention « critique, créative et joyeuse », faisant vivre à tous les usagers de la Maison un moment de désappropriation (tous les couverts sont subtilisés le temps d’une action-surprise empêchant que l’on mange) avant de dévoiler par un tract le sens de l’action. Les exigences de changements sont formulées dans ce petit tract argumenté, avec un dessin détournant « Touche pas à mon pote » : une main « Touche pas à mon froc », un texte signé par Le Commando antivol, nom de fierté de ce collectif.

L’argumentaire propose des repères pour vivre ensemble dans l’institution et être respectés par tous ses acteurs, usagers ou responsables. La démarche a consisté ici à imaginer individuellement et collectivement une Maison idéale (voir la démarche sur l’utopie évoquée plus haut). On note et on rassemble les rêves de chacun et on produit une définition commune écrite. Une Maison solidaire est le point commun voulu par tous. Écrire une définition idéale est une technique de base de l’atelier Parole-Écriture agissantes. Cela permet de recourir à des démarches d’analyse institutionnelle pour comprendre ce qui produit de l’inégalité, de l’humiliation, de la domination dans le lieu de résidence.

Un autre moment-colère surgit avec force. Des voisins de la maison d’accueil accusent les usagers de salir le quartier, un préjugé injuste, affirment les résidents de la Maison. On décide de construire une argumentation à destination des habitants et des responsables de la Ville. Un canevas de plaidoyer est proposé par Majo Hansotte dans la méthodologie des Intelligences citoyennes, que le groupe va suivre dans son argumentaire. Ce canevas donne au plaidoyer citoyen de la légitimité et de la validité. Nous sommes légitimes, nous les citoyens et citoyennes, non parce que nous avons été élus et élues, nous sommes légitimes parce que nous avons mis tout en œuvre pour activer le Gouvernail, pour proposer ce qui serait juste pour Tous et Toutes (en étant faillibles comme tout être humain). Et nous sommes valides, dans notre plaidoyer, parce que nous avons articulé quatre registres dans nos propositions : un registre expressif, le Vécu (ce que les résidents de la Maison et les habitants du quartier vivent dans le quotidien) ; un registre analytique, le Contexte (les déterminants sociaux, économiques, les données factuelles) ; un registre éthico-politique, le Juste pour Tous et Toutes, soit le Gouvernail ; un registre juridique, le Droit (ses insuffisances et ses ressources, le droit n’étant pas nécessairement juste).

On reformule donc, autour de cette plainte de voisins, ce qui a été vécu comme blessant par les résidents, la colère ou autre sentiment ressenti. On cherche à clarifier le contexte, ce qui détermine la dégradation ou la saleté du quartier, comme le manque de personnel d’entretien, le passage de populations qui ne sont pas du quartier, la faiblesse économique de nombreux habitants… On formule ce qui serait plus juste, d’abord ne pas être considérés comme coupables de la saleté ; ensuite on réfléchit en termes de Nous Tous et Toutes, ce qui serait juste pour tous les habitants. Les participants cherchent dans différents documents, y compris dans des textes législatifs. Ils posent des questions aux différents services communaux. Et ils formulent une revendication choc à négocier avec la Ville, à partir d’une proposition d’un des membres du groupe : on veut bien balayer, entretenir le quartier, si nous sommes reconnus dans ce rôle… Cela donnera lieu à une entrevue mémorable avec l’échevin en charge des travaux publics. Un statut Article 602 sera attribué à quelques-uns s’engageant dans la démarche, et qui sur le dos de leur gilet (jaune) décideront de rendre public leur parcours.

Pour Gisèle et Murielle, il s’est agi de mettre en place des processus qui rendent les résidents acteurs de leur vie. Les amener par des démarches actives de parole et d’écriture à s’affirmer comme des citoyens capables d’affronter les rapports de force, d’analyser les facteurs sociaux, économiques, culturels produisant des injustices et de s’engager dans des actions pour plus de justice sociale. C’est depuis toujours la visée de l’éducation populaire, au sens où Paulo Freire, Augusto Boal, notamment, l’entendaient. Pour Murielle et Gisèle, ce doit être une des visées majeures du travail social.

Intervenir activement dans la société

Le logement est nécessairement l’objet de moments-colères intenses au sein des ateliers. Se loger est un problème majeur pour les usagers qui veulent en parler, et agir. Sont invitées à partager les récits d’injustices vécues autour du logement, à la demande expresse des hommes, des femmes vivant la même réalité, venant d’une institution d’hébergement pour femmes. Les récits se croisent, s’écoutent, la démarche du pacte narratif et de potentialisation des récits – cris du cœur, images, exigences de changements – est proposée à nouveau. Elle débouchera sur une pièce de théâtre, jouée par certaines personnes participantes, qui tournera beaucoup, sera relayée par des médias. Le groupe inventera un nom de compagnie et le titre du spectacle collectif : Le Grand Magical Sans Abri Tour vous présente son spectacle Patricia et François, l’histoire d’une rencontre et de la recherche désespérée d’un logement par les deux protagonistes.

Une argumentation accompagne le spectacle et débouche sur une pétition adressée au bourgmestre, demandant que les logements vides soient affectés aux personnes sans logement. Le groupe élabore un véritable plaidoyer pour une autre politique du logement, selon le même canevas que celui adopté pour la revendication concernant la dégradation du quartier. Un petit groupe sera reçu par le bourgmestre et lui présentera son argumentation pour le logement, un combat qui continue à être vital, vu l’insuffisance d’initiatives politiques en ce sens.

Au fil des ateliers surgissent d’autres moments-colères. De nouveaux arrivants dans la Maison, à grand renfort de « On est ici chez nous », blessent des résidents qui en parlent dans l’atelier. Comment réagir ? Les animatrices proposent des démarches qui se relient à s’ouvrir et ressentir. Sur une table sont disposées 60 photos en lien avec de multiples figures de l’étranger, de l’étrangère. Chaque personne choisit trois photos qui lui parlent et raconte ensuite pourquoi elle les a choisies, les émotions ressenties, les mots que cela suscite. Et puis chacune est invitée à écrire à l’autre, l’étranger. Un extrait : « Tu es venu d’un pays de soleil pour un pays de pluie. Tu es venu de ton pays de misère, pour retrouver une autre misère. Tu as perdu le soleil, tu as gagné la pluie. » Ensuite le groupe imagine une ville qui accueille tous les êtres humains.

Après avoir exploré cette belle utopie, retour vers le réel. Que fait-on ici et maintenant ? On se lance dans une fête contre le racisme, destinée aux résidents, mais aussi à toutes les personnes pouvant être sensibilisées dans le quartier et ailleurs. Cette fête, Le festival contre le racisme, avec musique, repas, conférences et ateliers de réflexion sur la mixité culturelle, est soutenue par l’institution et mobilise de nombreux citoyens. Elle clôture l’aventure de Un Destin, Nos Destinées, source d’inspiration pour les personnes qui l’ont vécue. Aventure qui aura parcouru quatre Intelligences citoyennes : narrative, déconstructive, prescriptive, argumentative.

Références de l’ouvrage :
Gisèle EYCKMANS et Majo HANSOTTE,
Un Destin, Nos Destinées : les dire et les écrire,
Édition Delfi, 2020
Disponible sur demande à Lire et Écrire
Communauté française. Contact : 02 502 72 01
ou lire-et-ecrire@lire-et-ecrire.be

À découvrir également :
Majo HANSOTTE (coord.), Se dire et agir
avec les autres. Dire le Juste, l’Injuste et construire
des intelligences citoyennes. Manuel
d’animation-formation
, Lire et Écrire, 2021
Uniquement en ligne : https://lire-et-ecrire.be/
Manuel-Juste-et-Injuste

Fruit d’une expérimentation et d’une adaptation des intelligences citoyennes, conçu comme un outil pratique en lien étroit avec les exigences de l’alpha, ce manuel a été patiemment élaboré par une équipe de formatrices, accompagnées par Majo Hansotte. Et il a été testé, enrichi par le Groupe de Travail Réseau de Lire et Écrire, où des usagers, membres actifs du Mouvement, construisent leur propre savoir et mènent des actions citoyennes, en collaboration avec des professionnels de l’alpha.

Ce manuel propose d’innombrables pistes d’animation-formation, des plus simples aux plus créatives. Oser dire, oser se dire pour agir avec d’autres. Il s’adresse à celles et ceux qui animent des groupes dans une perspective d’alphabétisation et/ou d’éducation populaire. Les approches proposées, précises et concrètes, ont un enjeu. Faire en sorte que les personnes soient actrices de leur vie, de la société et puissent contribuer à un monde plus juste. Ce parcours traverse les intelligences citoyennes à travers deux fils. Le premier fil se rattache à la citoyenneté comme démarche de socialisation, comme capacité humaine à prendre la parole, à entrer en relation avec les autres et à agir avec eux. Se dire et agir avec les autres. Le second fil est relié à la citoyenneté comme engagement dans l’espace public, comme combat pour faire avancer la justice sociale et la dignité humaine. Dire le Juste, l’Injuste et construire des Intelligences citoyennes. Les deux fils se mêlent étroitement, mais il reste à chaque groupe, ainsi qu’à chaque personne animant un groupe, le choix de tresser les deux fils ou de privilégier le premier.


  1. Voir notamment : Majo HANSOTTE, Le Juste, l’Injuste et les intelligences citoyennes, in Journal de l’alpha, n°192, 1er trimestre 2014, pp. 12-31, www.lire-et-ecrire.be/ja192
  2. Contrat de travail par lequel un bénéficiaire du Revenu d’Intégration Sociale (RIS) ou d’une aide sociale équivalente est mis à l’emploi, notamment dans un service public, pour une durée déterminée jusqu’à ce qu’il retrouve ses droits aux allocations de chômage.